On voyait Ahoua Don Mello venir depuis qu’il a commencé à s’agiter à faire des allusions et même de petites bravades envers Laurent Gbagbo. Il a fini par franchir le Rubicon puisqu’il a annoncé «Je déposerai ma candidature».
L’ex-ministre, vice-président du parti chargé de la promotion du panafricanisme, avait distillé des propos pour suggérer à Gbagbo, d’envisager un scénario à la sénégalaise, puisque le dossier du patron du PPA-CI n’est pas accepté à la CEI. En effet, après ces suggestions fin juin dernier, Ahoua Don Mello a carrément adressé un épistolaire à Gbagbo dans ce sens. C’est la fuite de cette lettre le 11 juillet dernier, faite à dessein ( ?) que le microcosme du PPA-CI s’est mis en ébullition. Si pour Ahoua Don Mello, sa demande vise à sauver le parti d’un naufrage, elle passe mal, et au sommet de la formation et au sein des partisans. Et du coup, on ne sait pas quelle posture va adopter Gbagbo. Si certains parlent d’exclusion de fait du «renégat» d’autres estiment qu’il faudra discuter
En tout cas, s’il maintient sa candidature, c’est le PPA-CI qui sort affaibli, et il n’est pas certain qu’il puisse faire un bon score en octobre 2025. A moins qu’il ne se présente sous une autre bannière. Mais, si les choses resetaient en l’état, et Gbagbo out, le PPA-CI va trinquer également.
On comprend Ahoua Don Mello, mais son approche est maladroite, irrespectuelle et risquée. Aller en solitaire, sans la bénédiction du parti est une aventure sans issue.
A contrario, à 3 mois de cette échéance, tout en continuant à se battre pour son inscription sur la liste de la CEI, Gbagbo gagnerait à trouver une solution qui sauvera et le parti et que son honneur soit sauf. Rien ne sert aujourd’hui pour les militants et les responsables du PPA-CI de jouer les fiers-à-bras, l’heure est grave et de la décision à prendre dépendra de l’avenir de ce parti né des cendres du FPI.
Aujourd’hui au Faso
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