Le fantasque Yahya Jammeh, qui dirigea la Gambie d’une main de fer et qui coule des jours tranquilles en Guinée-Equatoriale sera-t-il un jour dans un box des accusés pour répondre avec 70 autres personnalités des crimes contre l’humanité, qu’il a commis durant son règne de braise ?
Oui, si l’on s’en tient à la création du Tribunal spécial pour la Gambie, faite par la CEDEAO, lors de son 66e sommet d’Abuja du 15 décembre dernier. Répertorier les crimes perpétrés entre 1996 et 2017 en Gambie, les détentions dans les donjons yahyamesques, les abus sexuels, et toutes les entorses commises par les junglers de sinistre mémoire, ces escadrons de mort sous le Ubu gambien !
C’est un aboutissement d’une recommandation de la Commission vérité et réconciliation tenue en 2021 en Gambie. Et une première pour le cas gambien car des tribunaux ont déjà siégé, mais en Allemagne et aux USA. Composé de personnalités issues de la CEDEAO, ce tribunal ad hoc, ressemblera aux cours africaines qui ont jugé Hissène Habré, le boucher de N’Djamena !
Reste à trouver le nerf du procès, l’argent car un tel jugement nécessitera des moyens colossaux. Mais, nul doute que la CEDEAO pourra mettre la main à la poche (et même solliciter de l’aide de l’ONU) pour pouvoir juger ses princes et seigneurs qui ont tyrannisé leurs peuples. L’érection de ce tribunal est en soi une avancée qui signifie que l’Afrique veut de plus en plus juger les Africains. Plus question de trimballer des gens à La Haye ou ailleurs. Crimes commis en Afrique, jugés en Afrique ! Question tout de même : comment extrader Yahya Jammeh puisqu’il n’y a pas d’accord en la matière entre la CEDEAO et la Guinée-Equatoriale.
La REDACTION


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