A 00h ce lundi 21 juillet 2025, l’ELECAM pointant 81 candidatures à la présidentielle du 12 octobre, l’heure buttoir a vu donc l’organe électoral enregistrer ce nombre exorbitant de dossiers qui veulent s’asseoir sur le fauteuil du palais d’Etoudi. Tous remplissent les conditions pour le dépôt : avoir des élus, cautions de 30 millions… Mais tous sont-ils vraiment des présidentiables ?
Tous ont-ils l’envergure, le bagout et la maturité politique pour gouverner ce Cameroun, à l’encéphalogramme politique et social généralement plat, mais qui n’en cache pas moins des problèmes quotidiens?
Généralement, on dit tout citoyen camerounais peut étrenner la magistrature suprême, donc potentiellement, on a 30 millions de présidentiables. La vérité est beaucoup plus contrastée, car on ne devient pas président, on naît président.
Avec cette kyrielle de présidentiables, si on fait une petite revue de détail, il n’y pas plus de 4 ou 5 qui ont l’étoffe :
Hormis le président-sortant, mais pas sorti et qui n’entend pas sortir, Paul Biya, il y a évidemment Maurice Kamto sous la bannière du Manidem, son MRC n’ayant pas d’élus, sauf que Kamto a un rival au sein du Manidem, Dieudonné Yebga qui a déposé également sa candidature. Il y a Joshua Osih du SDF qui tente de porter les habits du chairman, John Fru Ndi, Cabral Libii qui est comme Kamto à son 2nd essai et le plus jeune des dossiers, Dalouta Hamadu, 31 ans, originaire de l’Adamaoua, l’extrême Nord du Cameroun, qui verra d’ailleurs aussi 2 ex-alliés du RDPC, Bakari Tchioroma et Bello Bouba être sur la ligne de départ s’ils sont retenus par l’ELECAM.
81 candidatures ou plutôt 1 + 80 dossiers, tel est la configuration de la présidentielle avant le tamis de l’ELECAM et du Conseil constitutionnel. Y a-t-il autant de programmes de développement ? Et même si Paul Biya 92 ans, veut rempiler pour un 8e mandat est-ce une raison de se bousculer au portillon du palais des Milles feuilles ?
Voici encore une opposition en désordre de bataille, car même si après invalidation, il ne devait en rester que 10, que peuvent-ils face à Paul Biya qu’on dit avoir bon pied bon œil ? N’eut été que c’est la politique, et que l’enjeu est la magistrature suprême, on en aurait ri à gorges déployées. Mais, ne faut-il pas se lamenter ? 81 candidats pour 30 millions d’âmes. Le calcul est vite fait pour le ratio !
Mais ainsi va l’Afrique, et surtout dans ce Cameroun, où depuis 43 ans, les citoyens semblent s’être accoutumés à un seul homme, à une même façon de faire la politique, ne soyons pas plus royaliste que le roi.
Aujourd’hui au Faso


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