Conclusion du dialogue national inclusif au Tchad : Un boulevard tracé pour Mahamat Idriss Déby

Conclusion du dialogue national inclusif au Tchad : Un boulevard tracé pour Mahamat Idriss Déby

C’est acté, le général Mahamat Idriss Déby Itno (président de la transition tchadienne) a carte blanche pour briguer la magistrature suprême. C’est ce qui ressort du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) dont les recommandations ont été adoptées par les délégués réunis depuis quelques semaines.

Par consensus, les centaines de participants se sont prononcés en faveur de la prolongation de la période de transition de deux ans et le maintien à la tête de l’État du chef de la junte militaire, qui sera autorisé ensuite à briguer la présidence. Ces mesures ont été adoptées «par consensus», en l’absence d’une grande majorité des mouvements d’opposition et des organisations de la société civile, ainsi que de deux des trois importants groupes armés rebelles qui ont boycotté le «dialogue de réconciliation nationale» lancé le 20 août dernier.  

Les participants au dialogue national ont également décidé d’accorder un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois au prochain président élu. Ce dernier ne devra modifier «sous aucun prétexte» la Constitution pour faire un troisième mandat.

A y voir de près, c’est un boulevard qui vient d’être tracé et ouvert à Déby fils. L’opposition, la société civile et le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT)  qui s’étaient mis en marge de ce jamborée politique ont donc eu le nez creux. Les dés étaient pipés d’avance et comme le dit si bien le groupe rebelle à l’origine de l’offensive qui a couté la vie à l’ancien président Déby Itno, tout était mis en œuvre pour une «transmission dynastique du pouvoir».

C’était donc un dialogue pour rien sauf à entériner la perpétuation d’une patrimonialisation du pouvoir d’Etat, aux mains d’une seule et même famille depuis 1990. Ces mesures apportent de l’eau au moulin des plus sceptiques et  annihilent les efforts des facilitateurs qui y ont apporté. La Tchad manque là, une occasion rêvée pour redessiner son paysage politique et en finir avec les épisodes douloureux de conflits armés, d’instabilité politique.

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