Depuis ce 31 juillet 2024, concernant le procès des 11 accusés dans les massacres et viols du stade du 28-Septembre, et avec le verdict de 20 ans pour le principal mis en cause, Moussa Dadis Camara, et du colonel Tiégboro Camara, et d’autres peines pour les autres avec la réclusion perpétuelle assortie d’une sûreté de 25 ans pour le capitaine Pivi, avec ce délibéré vidé de ce procès hors norme, c’est désormais l’autorité de la chose jugée, même si les avocats des condamnés vont faire appel.
Ces derniers éructent contre la requalification des faits, laquelle n’a jamais été évoquée. A contrario, ceux de la partie civile, estiment que même si les juges n’ont pas suivi le procureur dans son réquisitoire, ce verdict et la requalification des faits en crimes contre l’humanité ont de quoi dissuader tous les princes qui prennent des libertés avec la vie et les droits de l’homme.
Les survivants et les parents des victimes trouvent un peu de réconfort dans ces châtiments envers les premiers responsables du pays à l’époque des faits. Même s’il est vrai que, ce procès qui fera date se déroule dans un contexte où justement la Guinée vit dans un Etat d’exception, avec ce que tout cela comporte comme coercition sur les libertés diverses.
Vérité judiciaire qui reconnaît Dadis et Cie comme coupables, malgré ce verdict d’apaisement, mais qu’en est-il de la vérité historique ? Quelques réminiscences et les bribes de langue qui se sont déliées durant ce procès-fleuve, donnent l’ampleur de ce massacre et viol de masse.
Mais que s’est-il exactement passé ce jour funeste du 28 septembre 2009 où l’opposition avait organisé un rassemblement pour dire non aux velléités de Dadis de se présenter à la présidentielle ? On revoit les leaders politiques Cellou Dalein Diallo de l’UFDR, Sidya Touré de l’UFR, Feu Jean-Marie Doré de l’UPG, tous blessés à différents endroits du corps, certains d’entre eux ont été exfiltrés et amenés à l’hôpital, ce qui leur a sauvé la vie. On revoit des scènes cauchemardesques. Mais, qui a donné l’ordre d’accomplir cette mission ?
Est-ce Dadis himself ? Est-ce seulement les 11 présents dans le box qui sont les seuls coupables ? Où sont passés les autres exécutants ? Beaucoup d’interrogations sans réponses. Il est vrai qu’en justice, mieux vaut laisser courir un coupable que de condamner un innocent mais sans doute dans ce procès du 28-Septembre en Guinée, la vérité historique reste à être écrite.
La REDACTION


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