Conférence sécurité de Munich : Sur la Libye, le statu  quo ante Berlin

Conférence sécurité de Munich : Sur la Libye, le statu  quo ante Berlin

Faire pression sur les belligérants libyens, voir comment opérationnaliser, la résolution onusienne du 12 février dernier enjoignant «un cessez-le-feu durable en Libye», et baliser le terrain pour la rencontre de la commission militaire GNA/GNL du 26 février prochain, ce sont les maigres moissons auxquelles est parvenu le comité interministériel chargé de l’application des accords de Berlin, un comité qui a tenu son aparté en marge de la 56e conférence de Munich sur la sécurité, ce week-end.

Un mois s’est écoulé, depuis le jamborée berlinois sur la Libye, une réunion au sommet qui avait abouti à une triple décision :

– un cessez-le-feu ;

– une non-ingérence dans l’affaire libyenne ;

– un embargo sur les armes.

En ce dimanche 16 février, le constat des princes de ce monde à Munich, est hélas que sur le terrain, on a passé outre les bonnes intentions de Berlin.

Malgré le langage aseptisé diplomatique, la Turquie est indexée de fourguer des armes et des rebelles au chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez El Sarraj, tandis que la Russie est le pourvoyeur de miliciens de la force wagner au patron de l’armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar.

A peine d’ailleurs que la résolution de la Maison de verre new-yorkaise avait-elle été signée que le 13 février, des salves d’armes retentissaient dans le Sud de Tripli, QG du GNA. Des puits de pétrole étaient bloqués par Haftar et Sarraj demande toujours à ce dernier de repartir à ses positions d’avant le 4 avril 2019. Atmosphère conflictogène donc en Libye, constatée par la conférence, qui encore une fois ne peut qu’interpeller, «les intrus» à se retirer. L’arrivée impromptue de la Turquie et de la Russie dans l’imbroglio politico-militaire de l’ex-Jamahiriya, a brouillé les cartes de l’Union européenne, de l’Union africaine, et de certains pays arabes, chacun supportant l’un des protagonistes, mais faisant bonne presse en s’alignant officiellement derrière le dirigeant «officiel» de la Communauté internationale : Sarraj.

C’est l’hypocrisie propre à la realpolitik qui veut qu’on se donne bonne conscience, qu’on se mette en osmose avec le politiquement correct, tout en veillant jalousement sur ses intérêts propres. Ce sont ces intérêts nationaux, qui parasitent du reste, l’avancée du dossier libyen.

Statu quo ante donc en Libye, depuis le sommet convoqué par la chancelière Angela Merkel, et pourtant il faudra que ceux qui ont mis ce pays dans cet état avec la disparition définitive de Kadhafi, il faudra à ces derniers choisir qui in fine pourra unifier cette Libye tribale que le Guide parvenait à en faire une Nation via l’intimidation, la violence et la distribution de prébendes.

Sarraj est à Tripoli, mais pour de nombreux Libyens, même pour l’international, in petto, c’est Haftar, l’homme de la situation. Mais comment en faisant un choix, parvenir à gérer les populations écartelées ou otages de ces 2 frères ennemis ?

Sam Chris

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