C’est en principe aujourd’hui vendredi 27 juillet que la Front populaire ivoirien (FPI), tendance Affi N’Guessan, tient son congrès dans la capitale politique ivoirienne. Ce rendez-vous politique a lieu une semaine avant celui de son frère ennemi, Dramane Sangaré, patron de l’aile radicale du même parti. C’est sans doute dans une ambiance politique surchauffée et caractérisée par les prémices d’un divorce douloureux entre le PDCI-RDA et son allié le RDR que les délégués proches de l’ancien bras-droit du Pr Laurent Gbagbo, désormais pensionnaire de la prison de Scheveningen réfléchiront sur l’avenir du FPI et la nouvelle dynamique à impulser pour repartir à la conquête de l’électorat ivoirien.
Ce congrès que d’aucuns qualifient comme celui du repositionnement sur l’échiquier politique après les revers électoraux subis, lors de la présidentielle de 2015 et des municipales de 2016 connaîtra une participation remarquée du PDCI-RDA qui vit des moments charnières de son histoire, avec la scission qu’il vient d’enregistrer, en la faveur de la formation du dernier gouvernement de Gon Coulibaly et plus encore, après la tenue de l’Assemblée générale constitutive du parti unifié pomme de discorde entre les deux grands alliés.
Au moment où l’aile du FPI, fidèle à Abou Dramane Sangaré se tourne les pouces, avec un regard tourné vers la Haye suspendue au sort du woudy de Mama, Affi N’Guessan qui multiplie les rencontres et les discours aux parfums de réconciliation nationale avance lentement vers le PDCI-RDA et son président Henri Konan Bédié qui n’en demandait pas mieux. Visiblement marqué par les derniers développements de l’actualité et de sa cohabitation avec le RDR d’Alassane Ouattara, le Sphinx de Daoukro ne crachera pas sur une alliance politique qui sera très déterminants dans l’optique de l’échéance de 2020 dont les grandes manœuvres ont d’ores et déjà débuté. Lors d’une rencontre d’audience que lui a accordée le président Henri Konan Bédié, il avait du reste déclaré ceci : «Chez Bédié, je suis allé chercher une alliance. Si on réussit cela, soit on est au pouvoir, soit on est dans le pouvoir», a dit le président du FPI. Déjà, sur les antennes de la RTI au cours de l’émission «Matin Bonheur» du 29 janvier, Affi N’Guessan affichait sa nouvelle vision. Il avait dit «ce qui est important pour nous est de réconcilier les deux grandes catégories de militants ivoiriens» parlant des militants du PDCI-RDA et du FPI.
Ce n’est plus qu’un secret de polichinelle, Affi N’Guessan, après la douloureuse expérience de la prison, n’entend plus se faire conter les choses. Il faut travailler à un retour du Front populaire ivoirien (FPI) au pouvoir, ou dans une moindre mesure à ce qu’il participe désormais à sa gestion. C’est désormais le leitmotiv de celui qui pendant plusieurs décennies à battu le macadam aux côtés de l’enfant terrible de Mama.
Pour réussir cette mission, Affi N’Guessan qui n’écarte pas l’hypothèse de voir enfin réalisée l’union sacrée avec son frère ennemi, Dramane Sangaré, nourrit également l’espoir de se positionner comme le véritable successeur de Laurent Gbagbo. Mais pour y parvenir, il lui faudrait d’abord, ramener les brebis égarées du parti à la maison commune et rasséréner les militants. Quelle attitude adoptera Dramane Sangaré et ses ouailles ? Prendront-ils part aux travaux de ce congrès ? Comment vont-ils réagir à la main tendue d’Affi N’Guessan ?
La Rédaction


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