Deux responsables de la Coordination des enseignants-chercheurs (CNEC) ont été inculpés mardi pour «troubles à l’ordre public et politique, séquestration, injures» et placés en détention. Certains syndicats appellent à la fin de la trêve sociale signée en août 2017 avec le gouvernement.
La grève à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody qui dure depuis cinq semaines a pris une nouvelle tournure le mardi 19 février 2019, suite à l’inculpation de deux leaders syndicaux. Le professeur Johnson Zamina Kouassi et le Dr Joël Dadé, responsables de la Coordination des enseignants-chercheurs (CNEC), ont été interpelés lundi à la préfecture de police du Plateau, à Abidjan, pour le premier ; sur le campus de Cocody, pour le second et ont été placés en garde à vue durant vingt-quatre heures avant d’être déférés devant le parquet. Ils ont été inculpés mardi pour «troubles à l’ordre public et politique, séquestration, injures», selon la Plateforme nationale des services publics de Côte d’Ivoire (PFN), confédération syndicale dirigée par Théodore Gnagna Zadi, dont Zamina Kouassi est vice-président.
Cette double inculpation «met fin à la trêve sociale», fulmine Gnagna Zadi, signataire de ladite trêve avec le gouvernement, en août 2017, à l’issue d’une des plus importantes grèves ayant paralysé l’administration publique depuis l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara. «Le bout de trêve que nous protégions vient d’être brûlé avec l’arrestation du vice-président de la Plateforme», insiste-t-il.
Sans lancer de mot d’ordre de grève précis, il a appelé les syndicats régionaux et locaux à «organiser, en concertation avec les autres syndicats, des assemblées générales en vue de dénoncer et protester par toutes les voies administratives et légales, contre les violations des libertés syndicales et des droits syndicaux».


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