Coup d’Etat manqué à Madagascar : Qui a voulu renverser et tuer le Colonel Michaël Randrianirina ?

Coup d’Etat manqué à Madagascar : Qui a voulu renverser et tuer le Colonel Michaël Randrianirina ?

 

2 Conjurés aux arrêts tous des étrangers ni des Européens ni des Pakisto-indiens et 3 autres en cavale activement recherchés, plus quelques armes et 440 mille dollars en liquide dans des cartons saisis dans une villa, il y a bel et bien eu tentative de renversement du Colonel Michaël Randrianirina, ce 7 novembre selon le patron du renseignement malgache, le Contrôleur général de Police Leberia Rufin Tolojara.

A moins d’un mois seulement de la prise du pouvoir par cet officier du Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (CAPSAT). Derrière ces exécutants, qui sont les commanditaires de ce coup d’Etat avorté qui ressemble plus à un contre coup classique dans ce genre de situation ?

En effet, aussi loin qu’on remonte dans le temps et qu’on fouille dans le spectre des pouvoirs militaires, il y a toujours eu de vrais-faux coups d’après ourdis soit par l’entourage du nouvel homme fort, soit par des mains extérieures, une sorte de 5e colonne souvent téléguidés par des puissances étrangères. En l’espèce, il faut d’ailleurs dire que depuis l’avènement de « l’Amiral rouge » Didier Ratsiraka en 1975 en passant par Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, les militaires n’ont jamais été loin du pouvoir, sinon qu’ils en sont les acteurs principaux puisque ce sont eux qui ont toujours été à la baguette de l’installation des présidents civils ou militaires. Andry Rajoelina qui vient d’être privé de son fauteuil présidentiel doit d’avoir été à la tête de Madagascar grâce aux soldats du même CAPSAT qui l’y avaient installé en 2009.

Tradition kaki donc respectée sur la Grande île. Cette première conjuration qui avait les allures d’un régicide, puisqu’il y avait le projet d’assassinat du Colonel Michaël Randrianirina, selon toujours le chef du renseignement, cette conjuration après quelques semaines du pouvoir du Colonel Michaël s’avère tout aussi désastreuse que contreproductive. Non seulement elle sème la confusion au niveau des militaires, des populations et du fer de lance civil de ce pouvoir, la Gen Z, mais aussi elle radicalise le tenant de l’autorité, en l’occurrence le Colonel Michaël Randrianirina, débonnaire dit-on qui pourrait se muer en père-fouettard, à juste raison.

En attendant que la lumière éclaire d’un jour cru sur cette tentative de déstabilisation, ceci n’est pas pour rassurer tous ceux qui avaient pensé à un nouveau départ du pays. Car, s’il y a bien quelque chose qui sème la suspicion et le manque de confiance, c’est cet acte attentatoire à la sûreté de l’Etat. Alors que les linéaments de la Transition malgache sont en train d’être ébauchés, que les militaires semblent animés de bonnes intentions, alors que le Colonel Michaël Randrianirina essaie de redémarrer une Grande île sur répondeur, cette tentative manquée constitue une lourde hypothèque sur cette Transition pour le moins chaotique à son entame.

 

 Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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