90 mn qui auront vu un Trump ne pas faire mentir sa réputation de «Cogneur», excellent dans la surenchère, d’invectiveur, face à une Kamala Harris «Bleue» dans l’exercice qui a eu le sens de la repartie, titillant Trump, le ramenant souvent dans les clous, avec une pointe de persifleuse !
Le 1er débat télévisuel entre les 2 candidats à la présidentielle américaine, malgré l’heure tardive en Afrique (1h du matin), a été suivi, et tenu son pari. Certains avaient hâte de voir le «miraculé» Trump asséner ses vérités, engoncé dans ses convictions de sauveur d’une Amérique en déperdition à cause de l’immigration et des choix politiques et économiques des démocrates, d’autres, cette femme de couleur, ex-procureure, vice-présidente des USA, dont c’est la première confrontation avec l’Oracle-Trump !
Suivi d’Afrique, qui ne se mêlera pas des problèmes américains dont les solutions sont proposées par 2 candidats à l’impérium, ce grand oral dual intéresse par contre le continent sur la démocratie et l’étoffe que doit avoir un leader qui a des ambitions nationales.
La démocratie même dollarisée en Amérique a toujours des leçons à donner, car les fondamentaux prescrits par les pères fondateurs à Philadelphie justement demeurent une boussole politique indépassable. La plus vieille constitution au monde reste le sextant qui indique le chemin.
Dans une Afrique tourmentée par l’insécurité, les guerres, l’instabilité politique et les cadrans politiques sont détraqués, cette Amérique en pleine campagne électorale, genrée en plus nous parle : il faut toujours se référer aux institutions fortes, bâties sur des textes. Mais, sur le continent, cette assertion d’Obama, devra être complétée par «institutions fortes + hommes d’Etat» pour ne pas employer l’expression moquée «d’hommes forts» ! Démocratie, même à la sauce africaine, encore faut-il trouver les ingrédients !
Ensuite, on écoute les 2 duellistes hier à la télé, au-delà du bagout de chacun qui voulait en découdre verbalement, c’est l’intérêt supérieur de la Nation amérique qui est célébrée. Peut-être que Trump le dit avec emphase et même violence, et Kamala en soft (la touche féminine ou le tact de la procureure ?) mais au finish, la Grande Amérique est le kérosène qui fait carburer ces 2 concurrents.
Après cette démocratie, dont après tout, chaque pays peut décider de ne pas l’appliquer, en tout cas celle des Rousseau ou Montesquieu ou Tocqueville, après ce mode de gouvernement, l’Afrique tire de ce 1er débat (le camp Kamala, en demande d’autres) il y a l’envergure des dirigeants.
Le continent manque-t-il d’hommes ou de femmes d’Etat ? Qu’on se comprenne bien : non pas qu’il n’y a pas de leaders politiques diplômés, ayant la vision, et drainant souvent des militants ou des situationnistes, c’est selon. Mais, on sent chez les 2 adversaires l’étoffe d’hommes d’Etat.
Non, mais on a la vague impression qu’il manque un boulon à ces hommes, quelque chose qui fait qu’ils n’arrivent pas à se faire suivre, par les peuples, à faire rêver, et à réaliser de grandes choses de façon désincarnée. Pourquoi l’impression d’hommes d’estrade en Afrique ? Incompétence ? Impact des parasites de l’entourage ? Influence extérieure, notamment des ex-Métropoles ? En tout cas, on peut aujourd’hui ruer sur les pères de l’indépendance africaine, mais il y a loin leurs qualités intrinsèques d’hommes d’Etat à celles de leurs successeurs, exceptées quelques rares individualités qui ne paient de pas de mine. A qui la faute ? Et que faire, car il y va de la stabilité de l’Afrique.
La REDACTION


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