Co-fondateur de l’APR/Yakkaar, Alioune Badara Cissé est comme on dit dans le jargon politique, un compagnon de première heure, dans le combat du parti de Macky Sall pour s’installer sur l’Avenue Léopold Sedar Senghor, siège de la présidence sénégalaise.
C’est un fidèle parmi les fidèles de Macky Sall qui s’en est allé ce 28 août 2021, puisqu’il a été dircab de ce dernier lorsqu’il était premier ministre d’Ablaye Wade. Naturellement, lorsqu’il étrenna le département des affaires étrangères, nombreux sont ses compatriotes à avoir trouvé cette promotion normale, jusqu’à son éviction que d’aucuns ont vu comme une disgrâce ou du moins, une mise à l’écart pour incompatibilité entre sa fonction et son langage dépouillé de toute fioriture. En effet, l’homme était un «diseur de vérités», ce qui lui a valu sympathie mais inimitiés aussi. Beaucoup se souviennent de ses coups de gueule lors des réunions politiques ou d’apartés diplomatiques nécessitant circonlocutions et langage policé.
Néanmoins, entre Alioune Badara Cissé et Macky Sall, les ponts n’étaient pas totalement coupés. A preuve sa nomination en 2015 comme Médiateur de la République. Il fait partie de la galaxie des politiques de l’après-Wade, en fait formé sous Gorgui, la fournée de ceux qui ont contesté, les ambitions du quart-bloquant et la modification constitutionnelle de Wade et son désir de dévolution filiale du pouvoir.
Après Amath Dansokho, Tanor Dieng, même si une génération les sépare, voici le Sénégal qui perd un diplomate de haut vol, et surtout un grand homme politique. Il manquera à l’APR/Yakaar, pour ne pas dire à Macky Sall tout court.
La REDACTION
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