Ainsi donc, ce n’est ni un baroud d’honneur, ni une bravade, mais bien une décision ferme de quitter la CEDEAO. Et le fait de faire du Mali-Burkina-Niger des sursitaires jusqu’au 30 juillet 2025, n’a fait qu’envenimer les choses, plutôt que de renforcer la volonté de l’AES de maintenir souqué ferme, la trajectoire de tourner le dos à cette CEDEAO, stipendiée selon le communiqué du collège des chefs d’Etat de l’AES, à la remorque donc de la France, marionnettiste de certains présidents pour déstabiliser l’AES.
Le moratoire de 6 mois brandit par cette même CEDEAO, comme la muleta face au taureau, l’AES n’en a cure ! Le 29 janvier 2025, c’est-à-dire dans 1 mois, les 3 pays ne sont plus membres de cette organisation sous-régionale accusée à minima d’être un instrument de déstabilisation massive de l’AES, téléguidée par l’ex-Métropole.
Le colonel Assimi Goïta, le général Abdourahamane Tiani et le capitaine IB, par cette réponse à la décision du 15 décembre 2024, font montre d’un départ muri et assumé et sans appel ! Non, sans auparavant donc mis en relief une France, qui serait encore derrière ses salamalecs de la CEDEAO que constituent cette histoire de semestre réflexion et de poursuite de la voie diplomatique.
C’est assurément, les présidents Faure Gnassingbé du Togo et Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, qui sont gênés aux entournures, eux qui sont censés jouer les missi dominici pour tenter de ramener les 3 pays dans le giron de la CEDEAO. On se doutait bien que c’est une gageure que s’essayaient ces 2 présidents tant le désir de l’AES de s’extirper de cette «CEDEAO des chefs d’Etat» était immense. A présent, que vont faire Faure et Diomaye ? Bien malin qui pourra y répondre !
En tout cas, c’est un véritable tournant pour ne pas dire un vrai séisme que ce départ de ces 3 de la CEDEAO. Certes, il reste 12 pays, certes, pour l’instant, grâce à l’UEMOA, certaines choses tiennent toujours la route, mais si l’AES aura à gérer certains aspects de ce divorce, l’organisation aussi ne sortira pas indemne de cette séparation à commencer par les questions quotidiennes touchant l’économie, le social… Si on ajoute le fait que les 12 chefs d’Etat restants sont eux-mêmes divisés à propos de la posture de l’AES, il y a un risque systémique qui menace la CEDEAO, laquelle a été incapable de gérer des problèmes politiques, et qui s’est complaint depuis des lustres à un travail routinier, oublieuse que la géopolitique, elle bouge. La voilà avec un gros pataquès qui s’appelle AES ! Un véritable crève-cœur !
La REDACTION


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