Fin d’une époque en Afrique de l’Ouest. Hier jeudi 17 juillet 2025, l’armée française a mis fin à sa présence militaire permanente en Afrique de l’Ouest et centrale, lors d’une cérémonie solennelle et historique à Dakar où elle a officiellement restitué ses deux dernières installations militaires françaises au Sénégal.
Ainsi, après les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le Tchad, la Côte d’Ivoire c’est au tour du Sénégal de voir les militaires français quitter son sol après plus de 65 ans de présence. La remise symbolique des clefs du Camp Gielle, considéré comme la plus grande installation militaire française au Sénégal, et de l’escale aéronautique militaire française à l’aéroport de Dakar, marque la fin d’une ère et un tournant dans les relations entre l’ancienne métropole et ses anciennes colonies en Afrique.
Ce jeudi, les généraux Mbaye Cissé et Pascal Ianni, à travers cet acte symbolique, ouvrent du même coup un nouveau chapitre dans les relations entre la France et le Sénégal. Ce départ voulu et annoncé par le président Diomaye Faye en novembre 2024, sonne comme un nouveau départ dans la longue coopération entre les deux pays. Il est vrai, que le cas du Sénégal comme celui de la Côte d’Ivoire et du Gabon tranchent avec ceux du Mali, du Burkina Faso et du Niger qui ont dénoncé de façon fracassante les accords de défense avec la France. Mais, assister à une démobilisation des troupes françaises basées en Afrique, constitue un tournant majeur dans les rapports entre la France coloniale et ses ex-colonies qui souffraient toujours du paternalisme de l’ex-métropole. Et ce bout de phrase du président Faye à ce sujet l’illustre à plus d’un titre. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », avait-t-il déclaré.
Même s’il ne s’agit pas d’une rupture à l’image de celle intervenue dans l’espace AES, ce départ voulu par les nouveaux dirigeants sénégalais va ouvrir la voie à un nouveau paradigme dans la coopération entre l’ancienne puissance coloniale et ses ex-colonies bien qu’il s’agisse d’un « partenariat rénové » comme l’a souhaité Diomaye Faye.


COMMENTAIRES