Départ du Burkina Faso-Mali-Niger de la CPI : Une Cour pénale sahélienne ! Pourquoi pas ?

Départ du Burkina Faso-Mali-Niger de la CPI : Une Cour pénale sahélienne ! Pourquoi pas ?

 

 

Certes ce n’est pas la première fois que la Thémis de Scheveningen subit une ruade suivie de divorce, mais 3 pays en même temps qui plus est une confédération, c’est forcément un évènement.

Accusée d’être « un instrument de répression néocoloniale au service de l’impérialisme », les pays de l’AES ont donc quitté la CPI avec « effet immédiat » ce 22 septembre 2025. De Luis Moreno Ocampo à Karim Khan en passant par Fatou Bensouda, la CPI n’a jamais pu se défaire de cette image qui lui colle à la peau : celle d’une justice internationale pour juger les Africains. Jamais un Occidental n’a été devant les juges de La Haye à fortiori dans les 9 m2 d’une cellule de Scheveningen. ça fait tout de même bizarre ! Il y a évidemment les pays qui n’ont pas ratifié le Traité de Rome et dont les citoyens échappent à cette supra- juridiction, mais il y a aussi ceux qui ont signé mais dont les ressortissants ne peuvent pas être poursuivis.

En rompant les amarres avec la CPI, l’AES frappe un grand coup diplomatiquement et judiciairement, surtout à un tournant d’une géopolitique tourmentée au Moyen et proche Orient, au Soudan, au Sahel dans les Grands Lacs et au bord de la mer Noire.

Au moment où l’AES trace les sillons d’une autre voie de développement adossée à une souveraineté dépouillée des oripeaux extérieurs, ce départ est aussi une étape dans cette roue crantée établie par les militaires de Bamako, Ouaga et Niamey.

Et comme on le susurre déjà il ne s’agit pas de partir de la CPI pour laisser prospérer une quelconque impunité. L’idée d’une Cour pénale sahélienne fait son bonhomme de chemin. Elle pourrait d’ailleurs s’inspirer des Cours africaines de Dakar qui a jugé Hissène Habré ou version Gacaca du Rwanda, en tout cas une justice endogène qui tiendra compte des us et coutumes et des réalités sahéliennes. Loin des salles froides et aseptisées de la CPI pourraient se substituer une justice rendue d’abord par les Africains et sur le sol africain. II faudra pour cela que des règles claires soient édictées et des juges commis à ces procès qui pourraient être un mélange de justice populaire (version édulcorée des TPR) mélangée à la justice moderne.  Mais un peu éloignée des succédanées de La Haye que sont les Tribunaux spéciaux.  Alors une Cour pénale sahélienne en lieu et place ! Pourquoi pas ?

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