Le cycle infernal se poursuit pour les populations du Nord, (Sahel). Dans la soirée du mardi 24 avril 2018, trois personnes dont un chef traditionnel, ont été tuées par balles à Niafo, dans le Nord du Burkina Faso frontalier du Mali, une zone en proie à de fréquentes attaques terroristes, ont annoncé mercredi des sources locales et sécuritaires. «Aux environs de 19h00 (TU et locales), alors que les fidèles musulmans revenaient de la mosquée, des individus armés ont ouvert le feu sur un groupe, tuant trois personnes», a déclaré à l’AFP une personnalité locale joint au téléphone depuis Ouagadougou. Les personnes tuées sont «le chef du village de Niafo, son fils et un Koglwéogo (membre d’un groupe d’autodéfense)», a-t-il précisé, ajoutant qu’une autre personne avait été «grièvement blessée au cours de cette attaque». Selon une source sécuritaire, des éléments du Groupement des forces anti-terroristes (GFAT) ont entrepris un «large ratissage» dans la commune de Arbinda à laquelle est rattaché le village de Niafo. La région du Sahel du Burkina, frontalière du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques terroristes régulières depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan officiel.Les habitants de la zone vivent dans la psychose des attaques qui ont déjà causé la mort de plusieurs civils. Déployées depuis plusieurs mois dans cette partie du pays, les forces de sécurité ont du mal à enrayer les attaques dans cette région du Sahel burkinabè. En rappel, en fin février, une vingtaine de policiers du commissariat de Déou, une ville de quelque 20 000 habitants près de la frontière du Mali, avaient abandonné leur poste pendant 24 heures, pour protester contre leur manque de moyens face aux attaques. Après le départ des policiers, plusieurs enseignants avaient abandonné leurs postes, entraînant la fermeture de nombreuses écoles.
Dans la même journée du Mardi, on apprenait que le tribunal de Djibo, dans le Nord du Burkina Faso, a fermé «jusqu’à nouvel ordre» pour «raisons de sécurité«. Dans un communiqué rendu public, la secrétaire permanente du Conseil supérieur de la magistrature Victoria Ouédraogo, justifiait cette fermeture en ces termes : «L’absence de dispositif sécuritaire idoine a conduit le personnel en fonction dans le Tribunal de grande instance de Djibo à quitter ladite localité. Le Conseil a déploré la situation et a suggéré que des démarches soient entreprises auprès du Président du Faso (Roch Kaboré), garant de l’indépendance du pouvoir Judiciaire, pour une recherche de solutions au problème sécuritaire du palais et trouver des réponses aux multiples conséquences que cette fermeture pourra engendrer», a déploré Victoria Ouédraogo.La situation sécuritaire dans le Nord du Burkina Faso, en proie à la montée du terrorisme, a déjà conduit à la fermeture de près de 216 écoles avec plus 20 000 élèves déscolarisés.

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