Le Burkina Faso enregistre un tournant économique majeur avec le passage de sa balance commerciale en territoire positif en 2024. Selon les données publiées par le Fonds monétaire international (FMI) et relayées par Sika Finance, le pays a affiché un excédent commercial de 15,9 milliards FCFA, contrastant fortement avec les déficits massifs des années précédentes.
En 2022, le Burkina Faso accusait un déficit commercial limité à 3,9 milliards FCFA. Mais la situation s’est brutalement détériorée en 2023, avec un déficit record de 133,4 milliards FCFA. L’année 2024 marque donc un retournement spectaculaire, traduisant une amélioration notable des échanges extérieurs du pays.
Si le rapport détaillé du FMI reste attendu, plusieurs éléments peuvent expliquer cette performance :
Hausse des exportations minières, notamment l’or, première ressource d’exportation du Burkina Faso. Diversification progressive des produits exportés, avec l’agriculture (coton, sésame, noix de cajou) qui gagne en compétitivité. Mesures de contrôle des importations et substitution par des productions locales dans certains secteurs. Effets des réformes économiques mises en place par le gouvernement pour réduire le déficit extérieur.
Cet excédent commercial envoie un signal positif aux partenaires économiques et investisseurs. Il reflète non seulement une meilleure maîtrise de la balance des paiements, mais aussi une capacité du Burkina Faso à mieux valoriser ses ressources et dynamiser ses exportations.
Toutefois, les défis restent importants : il s’agit de pérenniser cette dynamique et d’éviter un retour rapide aux déficits, dans un contexte de forte dépendance aux importations de biens essentiels (hydrocarbures, produits alimentaires transformés, équipements).
Vers une nouvelle trajectoire économique ?
Le retournement de 2024 pourrait marquer une nouvelle trajectoire pour l’économie burkinabè. La consolidation de cette tendance passera par :
Le soutien à la production locale pour réduire la dépendance aux importations. L’accroissement de la valeur ajoutée dans les filières agricoles et minières. La poursuite des réformes économiques et fiscales pour favoriser les exportations.
En réussissant ce pari, le Burkina Faso pourrait non seulement stabiliser sa balance commerciale, mais aussi renforcer sa résilience économique face aux chocs extérieurs.


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