Les itératives arrestations en Tunisie se poursuivent, avec celles d’anciens magistrats, de cadres de partis politiques et même d’un patron d’une radio à forte audience ce 14 février 2023. Pourquoi ?
C’est le président de la République en personne Kaïs Saied qui donne la réponse à ces vis qu’il serre à tour de bras depuis des mois. Au milieu d’une foule en liesse sur un marché populaire de Tunis, «Robocop» comme l’appellent ses intimes, a fait un peu dans le populisme en déclarant que : «ceux qui manipulent les prix vont devoir assumer leur responsabilité… on ne laissera pas les voleurs en paix… Ceux qui font cela aux citoyens vont payer le prix cher…». Démagogie quand tu nous tiens ! Lui en tant que chef de l’Etat, peut-il ignorer l’inflation galopante qui gangrène la Tunisie et dégrade le quotidien de ses compatriotes ? Non, il le sait mais la faute revient à des personnalités qui ont échafaudé des machinations pour déstabiliser le pays. Pire, Kaïs Saied a évoqué même une tentative d’assassinat contre sa personne. Et encore ne sait-il pas que son coup d’Etat constitutionnel du 25 juillet, sa mise au pas des magistrats par une caporalisation qui ne dit pas son nom et le refus du FMI de leur revenir en aide pour cause justement d’une inflation pérenne, peut-il feindre de ne pas connaître cette situation ?
Jusqu’où ira Kaïs Saied ? Car 12 ans après la révolution de Jasmin, la pionnière de ce printemps arabe stagne et même recule. Une révolution pour rien ? Les manifestants, et ceux qui subissent le joug actuel ne sont pas loin de le penser, et certains le disent à haute voix. Si à l’époque, les Tunisiens sont sortis pour crier leur ras-le-bol face à un système de prédation bien huilé, aujourd’hui après bien des péripéties, la Tunisie n’a pas connu un léger mieux. Les mêmes mœurs politiques se perpétuent, le pouvoir d’achat des Tunisiens s’effiloche, et les prix des produits de première nécessité montent.
Le président est-il capable de rétropédaler en entendant chaque jour la clameur désapprobatrice ? Quel avenir pour les Tunisiens sous Kaïs Saied ? Le FMI va-t-il libérer le milliard de dollars nécessaire au pays actuellement ?
Les Tunisiens ont raison d’être en colère, car rien ne s’améliore dans leur train-train de tous les jours, et ils ont élu des dirigeants qui en rajoutent à leur paupérisation. Vivement que le locataire du palais de Carthage change de cadence de pas de gouvernance.
La REDACTION


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