En écoutant le porte-parole du gouvernement, Léandre Houngbédji, et surtout le président Patrice Talon au lendemain du coup d’Etat déjoué au Bénin, on devinait aisément que de nombreuses personnes impliquées ou non allaient sentir le vent de l’enquête passer. En connaissant aussi le président Talon, en la matière, il ne faut pas s’attendre à une quelconque miséricorde envers ceux qui ont tenté le 7 décembre dernier de le renverser. Des opposants tels Joël Aïvo et Reckya Madougou croupissent en prison, condamnés à 20 ans par la justice.
Successivement, dans la foulée de l’après coup d’Etat, Candide Azannaï,président du parti Restaurer l’Espoir, un opposant et Chabi Yayi, secrétaire aux relations extérieures des Démocrates et par ailleurs fils de l’ex- président Thomas Boni Yayi ont été arrêtés dans le cadre de cette histoire de coup d’Etat manqué. A l’évidence, la traque des conjurés se poursuit, y compris celle contre le cerveau présumé du coup d’Etat le Lieutenant-colonel Pascal Tigri dont on ignore jusqu’à présent où il se cache. Dans le principe, rien à redire, car la tête du chef appartient à celui qui n’a pas peur de perdre la sienne. Lorsque vous ourdissez un coup contre un chef d’Etat, vous n’ignorez pas les risques encourus !
Sauf que dans certains cas, le pouvoir en place en profite pour laminer ce qui reste de l’opposition et mettre certains militaires soupçonnés à tort ou à raison d’avoir des velléités de félonie hors d’état de nuire. Purges, bagnes et exil forcés meublent alors ces proscrits réels ou fantasmés.
Au Bénin, les securocrates de l’Etat sont légitimement sur les dents après l’évènement grave du 7 décembre 2025. Le président Talon est dans son rôle de rechercher ceux qui ont attenté à la sûreté de l’Etat. Mais attention à ne pas déborder trop. Ces adversaires d’ailleurs évoquent la mise sous éteignoir de l’opposition pour justifier ce coup d’Etat, épilogue du trop-plein de frustrations, même s’ils l’ont condamné, cas de Boni Yayi dont le fils vient d’être arrêté.
Tour de vis donc pour une opposition déjà groggy par sa mise à l’écart de la présidentielle et des autres votes, mais qui subissent pour certains comme Azannaï les conséquences du coup d’Etat avorté.
Aujourd’hui au Faso


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