Epistolaire-confession d’ABO aux Gabonais : Leçons des relations incestueuses pouvoir-famille

Epistolaire-confession d’ABO aux Gabonais : Leçons des relations incestueuses pouvoir-famille

 

 Un tantinet entre confession, humilité et plaidoyer pour une compréhension des Gabonais, la correspondance d’Ali Bongo Ondimba à ses compatriotes, un an après sa chute, est avant tout un mémoire en défense pour ses 15 ans de présidence à la tête du pays.

En introduisant sa lettre par une doléance, celle de ne pas céder à une chasse aux sorcières, et ne pas «s’en prendre à sa famille», notamment à sa femme Sylvia et à son fils Nourredine, ABO reconnaît implicitement, que les Gabonais lui en veulent, même de façon subliminale à l’ex-première dame, et à celui qui était presque le «petit président», Nourredine, après l’AVC du père ! Un mea culpa qui vise les détournements de fonds, la corruption, les passe-droits, bref la malgouvernance qui avaient été érigés en système.

ABO demande donc la clémence des Gabonais et demande implicitement de ne pas en vouloir à sa famille, laquelle, et cela transpire dans la lettre n’a pas que seulement fait du bien au Gabon durant ces 15 années de présidence !

En même temps, il tire un trait de plume sur son avenir politique, de même qu’il évite soigneusement d’évoquer, les linéaments de la Transition qui sont en train d’être tracés par le général Oligui, son tombeur. Pouvait-il avoir encore un avenir politique, dans l’état physique où il se trouve, et même là où il se trouve (résidence surveillée) ? Au demeurant, la sagesse et le discernement auraient dû lui recommander de quitter le pouvoir, lorsqu’il a été frappé par l’hémiplégie !

Et justement, c’est là où son acte de contrition prend tout son sens : depuis son AVC survenu en octobre 2018, et après son retour médical au Gabon, même le Gabonais de la rue, savait que c’était Sylvia Bongo, qui régentait, secondée par son fils ! La bagarre entre Sylvia-Nourredine et l’ex-directeur de cabinet d’ABO, Brice Laccruche Alihanga, qui a fini par l’embastillement de ce dernier fut le dénouement d’un Game Of Throne à la gabonaise, auquel mis fin le général Oligui.

Oui pour beaucoup, c’était Sylvia Bongo qui gérait le Gabon, aidée par son fils. Et ABO fait bien de dire qu’il assume, il est le seul responsable, car s’il a toléré cet aggiornamento, disons, ce mélange de genre pour ne pas dire incestueux (pouvoir-famille), il savait pertinemment que c’est un cocktail explosif, surtout que lui n’était plus véritablement aux commandes ! Du danger de mêler sa famille à la gestion du pouvoir ! Des effets boomerang de la boulimie du pouvoir. Des retombées de défier la logique biologique ! Bref de l’ivresse du trône ! ABO en a usé et abusé !

Les gabonais vont-ils pardonner à «Zeus» ? Quel sort pour Sylvia et Nourredine Bongo, lesquels gouttent aux rigueurs monacales de la prison, après les fastes des dorures présidentielles ? Va-t-on les juger, les mettre en liberté provisoire ? ABO qui refuse de quitter le pays sans son épouse et son fils le fera-t-il enfin après cette «délivrance» écrite ?  ABO tirera en tout cas sur le tard une amère leçon, car c’est lui que les Gabonais avaient élu et réélu, même si c’était une flibusterie électorale,  pas Sylvia, encore moins Nourredine. Hélas, ce qui s’est passé au Gabon est pratiqué un peu partout sous nos frimas tropicaux pour le malheur du peuple !

C’est une missive qui a au moins l’avantage d’avoir fixé les choses maintenant, que fera le général Oligui, et quel jugement attendre des Gabonais ? .

La REDACTION

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