Exécutions par des militaires camerounais : Ainsi donc c’était vrai !

Exécutions par des militaires camerounais : Ainsi donc c’était vrai !

On avait caressé la secrète idée que ce ne soit pas une véritable vérité. Ces atrocités commises par des militaires camerounais avec comme une caméra comme témoin relevaient d’une telle barbarie qu’on a espéré que ce soit une grossière fake new inventée dans les dédales tordus de l’esprit de Boko Haram pour tenter de desservir la cause et la moralité de l’armée camerounaise. Mais les derniers développements de l’actualité dans le pays de Paul Biya assènent une vérité cruelle : oui, ce sont bien des soldats camerounais qui ont exécuté froidement deux femmes et deux enfants devant l’objectif d’une caméra en ayant comme excuse que ce sont des membres de Boko Haram.

Ces soldats, quatre en tout, dont trois exécutants et le quatrième qui semble être le cerveau mais n’était pas dans le «film d’horreur», ont été mis aux arrêts. Ils seraient issus de l’armée de l’air et auraient été déployés à Mabass.

Ces derniers faits lèvent le doute donc sur l’implication de soldats de l’armée camerounaise dans cette bassesse humaine. Il reste maintenant à connaître le mobile. S’agit-il d’un acte isolé de soldats un peu traumatisés par les exactions de la secte islamiste ? L’on sait très bien que Boko Haram ne s’embarrasse pas pour respecter quelque protocole que ce soit pour  atteindre ses objectifs. Les femmes et les hommes sont indistinctement utilisés comme «moyens» explosifs par la secte pour terroriser les populations et narguer leurs autorités. Un militaire peut donc être martyrisé de voir une femme, préjugée innocente et porteuse par excellente de la vie, se transformer en une bombe humaine et faire des dégâts incommensurables. Lorsque des hommes assistent à ce genre de faits, il peut leur arriver de considérer désormais toute personne en principe innocente comme une menace et un danger à éliminer avec la manière. Cependant, cela n’excuse pas l’acte innommable qui a été commis, qui plus est, devant une camera pour ensuite être diffusé sur les réseaux sociaux comme un genre de trophée macabre.

Ou alors, s’agit-il de l’excroissance d’une pratique connue et longtemps instaurée au sein de l’armée camerounaise et que des organisations de droits humains dénoncent depuis quelque temps ? Si tel est le cas, ce serait vraiment dommage. Certes, demander de combattre ce véloce et ondoyant monstre sans scrupule comme Boko Haram avec des armes et des règles conventionnelles revient à exiger de faire des omelettes sans casser des œufs. Mais un soldat reste un soldat et doit mériter son titre par le respect de la vie. Car, tout compte fait, faire la guerre, n’est-ce pas préserver la paix et son corollaire de dignité humaine ?

Ahmed BAMBARA

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