Expulsion des correspondantes de Libération et du Monde : Liberté de presse et communication de guerre : l’impossible cohabitation !

Expulsion des correspondantes de Libération et du Monde : Liberté de presse et communication de guerre : l’impossible cohabitation !

 

Libération et Le Monde paient cash les relations exécrables entre la France et le Burkina, mais ont-ils eux aussi péché éthiquement et déontologiquement dans le contexte burkinabè actuel ? Comme leurs devanciers RFI et France 24, l’ont été sur le volet éthique sur lesquels les oukases de suspension ont été édictés ? L’adage populaire africain qui dit que lorsque ta tante change d’époux, il faut changer de parenté à plaisanterie trouve son sens dans ces 2 décisions concernant les journalistes de médias français indésirables.

Au-delà du divorce sécuritaire entre le Burkina et la France, la vidéo incriminée qui a valu l’expulsion de nos 2 consœurs Agnès Fabre (Libération) et Sophie Douce (Le Monde) (d’ailleurs pourquoi Le Monde puisqu’il n’a pas traité du sujet ?). Ces deux journalistes expulsées sont du reste des victimes collatérales car elles ne sont pas auteures de cette enquête à problème. Cette vidéo pose au niveau du gouvernement burkinabè, un problème d’authenticité à l’heure des Deepfeek. Car avec ce logiciel américain tout est possible. Ensuite, quand bien même cette vidéo serait avérée, fallait-il que Libération l’exploite telle quelle ? N’y avait-il pas un travail de rewriting à effectuer, car lorsqu’on jette un coup d’œil par exemple sur les pages 8-9 de Libération où est décryptée cette vidéo de 1 mn 23 secondes, certains se disent sidérés, mais aussi un tantinet révoltés car dans les us et coutumes africains et même ailleurs, le respect des morts est sacré. Présenter de telles images insoutenables pose de façon irréfragable la problématique de l’éthique et de la déontologie journalistiques selon le gouvernement. Il n’y a pas de guerre propre, mais bien souvent dans les batailles occidentales par exemple, très peu de cadavres sanguinolents sont présentés dans les médias. Pourquoi le ferait-on en Afrique ? Se demandent encore certains.

Au Burkina d’ailleurs, le nouveau code pénal interdit la publication ou la diffusion de telles images et si cela s’applique à la presse locale, elle est valable aussi pour la presse étrangère établie au Burkina. Même si Libé est plus lié aux textes en France qu’au pays des hommes intègres. Si l’on prend également la façon dont cette vidéo a été réalisée, filmée par un inconnu et conforté par Google Earth, celui qui a fait ça, ne sort-il pas de sa peau de journaliste-investigateur pour endosser le costume d’un Colombo ? Si Matteo Maillard et Alexandre Horm nos confrères de Libé ont fait un travail professionnel, ils seraient tombés dans un travers d’éthique et de déontologie, Libération maintient que son enquête c’est du béton, à sa décharge, avant publication, le gouvernement contacté n’a pas voulu se prononcer. Et puis si un média ne dénonce pas des supposées bavures, qui va le faire ? Mais ne pas avoir fait ce décryptage sous  un autre format en expurgeant les images choquantes en considérant l’authenticité de la vidéo (contestée par le Burkina) et exposer les FDS sous le coup de la Convention de Rome, est aussi selon les thuriféraires de cette sanction un problème soulevé par l’article de Libé qui encore une fois est un journal de référence.

Il se pose évidemment avec ces itératives expulsions de journalistes français, la question de la liberté de presse dans l’info-guerre au Burkina, mais aussi les menaces et injures de quidam envers des hommes de médias et entreprises de la presse nationale. Et également la problématique d’une sorte de cohabitation impossible entre cette liberté d’expression et la communication de guerre, avec ces accros inévitables ! A ce sujet, on n’aura cesse de le redire : s’il y a cette liberté de ton, même sur la Toile et que les «profilers» et autres  nauséeux trolls des réseaux sociaux s’en donnent à cœur joie, c’est parce que la corporation a crapahuté durement pendant des années pour obtenir certains acquis au Burkina. Aujourd’hui, il convient que l’AJB, l’OBM, la SEP, l’UNALFA et toutes les organisations faîtières se mobilisent pour prôner la pédagogie et dénoncer les dangers de façon commune par des tribunes, des conférences-débats et toute autre action utile dans ce sens. Car encore une fois, nous avons la faiblesse de croire que la presse burkinabè qui a des appréhensions de nos jours reste et demeure professionnelle. Même s’il faut le rappeler, certains de nos problèmes proviennent de flibustiers des médias, qui se prévalent de la fonction, mais qui n’en sont pas.

La REDACTION

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