A priori, ce n’est pas devant un public conquis que s’est adressé hier 15 décembre Félix Tshisekedi, qui a décliné son discours sur la situation de la Nation (DSN). En effet ces 2 chambres réunies en congrès, sont acquises, du moins juste il y a ces dernières 96 heures, au FCC, c’est-à-dire à Joseph Kabila, le prédécesseur de Tshisekedi. Mais voilà il y a 3 jours le rapport de force a basculé, avec la chute de la très kabiliste Jeanine Mabunda, renversée du perchoir grâce aux voix de députés proches de J.P Bemba et Moïse Katumbi, mais aussi de Kabila.
Conséquence de la désunion FCC-CACH actée le 5 décembre dernier avec la sortie du chef de l’Etat, le chamboulement intervenu à l’hémicycle, marque une étape décisive dans le corps-à-corps politique que se livrent les 2 alliés depuis plusieurs mois. Même si ce n’est pas la fin des haricots pour Kabila pour le cap 2023, la mise sur la touche de sa protégée à l’Assemble, signifie une perte de terrain pour le fils du Mzee, et un rapprochement de son objectif par Tshisekedi : l’obtention d’une majorité pour meubler le demi-mandat qui reste, et surtout se donner toutes les chances de grappiller un second bail en 2023.
Après avoir obtenu la tête de la cheffe des députés, le prochain sur la liste de ces départs nécessaires pour la réalisation de l’ambition du président, le suivant ne peut être que le premier ministre Sylvestre Ilunga. Déjà l’aparté de la semaine passée, qui aura duré une trentaine de minutes entre le président et lui a dû tourner autour de cette question de rendre le tablier.
C’est dire que sous réserve que l’informateur qui sera désigné par Tshisekedi soit trouvé, Ilunga est un premier ministre sursitaire ou pour faire dans un euphémisme éculé, il est le fusible tout désigné qui doit sauter. Ilunga doit préparer son paquetage pour partir ! L’union sacrée, avec un gouvernement acquis à la cause de Tshisekedi pour mettre en musique ses réformes, s’accommodent mal avec un Ilunga, placé là par Kabila avec la quarantaine de ministres kabilistes. En écoutant Tshisekedi hier, il a semblé dire qu’il y a un temps pour tout, révolues les périodes d’efforts et de sacrifices inutiles, d’humiliations tolérées, voici venu le temps de la rédemption pour lui, le temps où Fatshi a décidé d’habiter pleinement la fonction présidentielle. Pour cela, il avance sabre au clair vers Kabila, lequel, n’a pas dit son dernier mot, et se prépare, mais d’ici 2023, beaucoup d’eau aura coulé dans le fleuve Congo/
Sam Chris


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