Gabon, élections à huis clos, coupure Internet, France 24, RFI, TV5…, couvre-feu, bulletin «inique », 1 tour… : ABO, puissance 3 restera  au palais du bord de mer

Gabon, élections à huis clos, coupure Internet, France 24, RFI, TV5…, couvre-feu, bulletin «inique », 1 tour… : ABO, puissance 3 restera  au palais du bord de mer

3 élections en 1 ! C’est ce qu’ont accompli près de 850 000 Gabonais ce samedi 26 août 2023, en choisissant leurs députés, conseillers, et surtout le président de la République avec un… seul bulletin, une première dans ce pays. Des élections à huis clos sans observateurs étrangers et même les 1 000 membres gabonais du Réseau des observateurs libres pour la bonne gouvernance, qui exigent que le dépouillement et la proclamation des résultats des bureaux de vote soient publics, n’ont même pas pu bien observer, a fortiori obtenir la satisfaction de ces exigences.

Et comme pour signifier que ce n’est pas la transparence, qu’on recherche, Internet a été coupé dès la fermeture des urnes, France 24 et RFI coupées et le couvre-feu instauré, pour éviter les affres des violences que le pays a vécu en 2016, après la présidentielle. Du moins, c’est ce qu’a annoncé le ministre gabonais de la Communication, porte- parole du gouvernement Rodrigue B Bissawou.

Et l’électorat n’est pas au bout de ses désillusions avec ce fameux bulletin unique cyniquement appelé «bulletin inique» qui instaure un vote censitaire, ou plus exactement un vote contraint, car ce fameux bulletin entraîne mécaniquement tous les figurants sur un bulletin gagnant dès lors qu’on vote l’un d’eux, présidentielle, législatives et locales. Très préjudiciable d’ailleurs pour le cornac de la coalition alternative 2023, le prof Albert Ondo Osso (AOO) lequel non seulement n’a eu que 6 jours francs de campagne, a poiroté 8 heures avant de pouvoir voter, mais n’a pas d’appareil face au bulldozer PDG. Dire donc que le match est déjà plié n’est pas être subjectif, ni jouer au faux analyste politique. Coup de grâce pour le processus démocratique ce 1er tour qui fait qu’avec 1 ou 2 voix, en faveur d’un candidat, il l’emporte, est un mode de scrutin qui saque les fondements des résultats des isoloirs. On notera au passage que ce fut une campagne électorale disproportionnée, avec 14 candidats certes, mais surtout les 2 principaux duellistes Ondo, et surtout ABO, qui l’a  faite à l’Américaine !

Si avec tout ce qui précède, on ajoute, la fin de campagne sur fond de menace «il y a des intrigants qui veulent détruire le pays, mais nous ne les laisserons pas faire», a dit ABO à son dernier meeting de campagne. Le coup semble joué d’avance. Dans le quotidien gouvernemental L’UNION, ABO a accusé son principal rival de «crime de haute trahison» résultant d’une conversation entre AOO et un autre adversaire Alexandre Chambrier à leur insu, faisant état d’une mise à terme du règne des Bongo. Ce qui est une mise en exergue du pire, sans lui une sorte d’ABO ou le chaos, en brandissant cette atmosphère, on incite l’électorat à continuer avec le président-candidat, d’autant que ce dernier ne bénéficie pas véritablement d’une prime au sortant qui pèse souvent dans la balance !

Enfin, enfin si on ajoute la posture christique ou sacrificielle qu’a affichée ABO depuis qu’il s’est remis de son AVC, avec toujours des séquelles, il a pu bénéficier d’une sorte de sympathie de la part de ses compatriotes.

C’est dire que dans cette élection, la présidentielle surtout, on n’a pas besoin d’avoir été un pensionnaire de sciences PO ou d’être le président du Centre gabonais des élections (CGE) l’administration électorale, pour affirmer qu’ABO coche toutes les cases pour rester encore un septennat au palais du bord de mer, après ses 14 ans de ces 2 premiers mandats, et les 40 du patriarche de son père. A moins d’un séisme politique, il sera difficile au champion de l’Alternative 2023 d’en finir avec la dynastie Bongo. La question est de savoir si avec cette atmosphère crisogène, ABO III pourra gouverner tranquillement.

La REDACTION

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