C’est un pied de nez que vient de faire les autorités de la Transition à l’ONU en nommant le général Keba Sangaré chef d’état-major général adjoint des FAMa. Non pas que le pédigrée et les états de service du haut gradé n’en imposent pas. Non, il s’agit plutôt de questions de droits de l’homme, et de fait de guerre anti-terroriste qui sont reprochés à ce béret rouge du camp de Djikoroni !
En effet, dans un rapport circonstancié datant de 2020, l’ONU pointe des actes délictuels de l’ex-gouverneur de Bougouni, qui était aux côtés de l’opération française Serval en 2013. C’est surtout que l’ONU, accuse le général Keba d’être responsable des massacres d’Ogossagou en février 2020, qui auront fait 35 victimes. Selon ce rapport, l’actuel CEMGA adjoint aurait été informé au moins 10 heures avant ce massacre, et n’aurait rien tenté pour l’en empêcher, ce qui fait de lui non pas un coupable mais un responsable.
Barkhane partie, le général, selon le rapport s’est allié naturellement à Wagner, et justement, ce qui vaut le mécontentement onusien à cette promotion, et fait de lui «un obstacle à la paix». Mais qu’importe, il y a bien longtemps que le colonel Assimi Goïta n’en a cure des récriminations onusiennes, européennes et autres.
Reste que si cette promotion est assumée, la Transition assigne tout de même une mission qui s’apparente à une gageure au général Keba : la reconquête de Kidal. Depuis ce 31 octobre 2023, le camp de la MINUSMA abandonné en toute hâte, est désormais la propriété du CSP. Or, les FAMa, qui font route vers ce sanctuaire irrédentiste, sont toujours à Anefis à 110 km de Kidal. Quelle stratégie le général Keba, proche de Assimi pourra-t-il mettre en place pour reconquérir cette agglomération qui demeure un gros caillou dans la chaussure des autorités ? On en saura un peu plus d’ici quelques jours, quand la colonne de véhicules des FAMa sera aux faubourgs de Kidal. Pour un assaut final ?
La REDACTION
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