Le ton n’est pas comminatoire, mais ferme car la maladie, la lassitude ( ?) auront fait un peu leur effet sur le 1er général de gendarmerie du Burkina, qui, hier a pris la parole pour le mot de fin après les plaidoiries de ses avocats.
4 ans d’une interminable instruction et 18 mois de procès, n’ont pas entamé la conviction de Djibrill Bassolé sur son innocence, le viol de ses droits et la politisation de son dossier.
Embouchant la même trompette que sa défense, notamment Me Dieudonné Bonkoungou et Me Mireille Barry, il a invalidé avec un petit inventaire à la Prévert toutes les prétendues preuves de son implication dans le putsch du 16 septembre 2015 :
De l’apparition subite de son nom à partir du 26 septembre 2015 aux écoutes téléphoniques, les fameuses preuves audio, qui tiennent en une clé USB dont les expertises ont frappé du sceau du doute quant à son authenticité, en passant par la politisation du dossier, sous la Transition dévoilée alors par l’ex-chef de l’Etat Jean Baptiste Ouédraogo, lors de son témoignage ou encore le remplacement des 2 juges d’instruction des cabinets 4 et 5, c’est un Djibrill Bassolé affaibli, mais combatif assis sur une chaise blanche, qui a réitéré sa conviction sur la vacuité de son dossier.
Les supposés écoutes téléphoniques avec Guillaume Soro, alors président de l’Assemblée nationale, et les ambitions kosyamiennes, comprendre pour le palais présidentiel, avec la naissance et l’activisme de sa formation politique la NAFA lui auront coûté ce séjour carcéral à la Maison de correction des armées (MACA) puis une liberté provisoire-résidence surveillée. Bref Djibrill Bassolé n’en démord pas : c’est l’homme politique qu’on a voulu abattre, pas un putschiste !
D’où la question basique avec cet ultime mémoire en défense de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré : Djibrill Bassolé est-il un prisonnier politique ? Les minutes du procès campent 2 blocs :
– pour certains, c’est un homme fin, madré qui a su toujours tirer les marrons du feu mais qui est trempé jusqu’à la moelle dans ce coup d’Etat.
– selon d’autres, notamment ses ouailles et thuriféraires, l’illustre pandore n’est en rien mêlé à cette histoire de putsch, mais considéré plutôt comme un dangereux rival politique en 2015, qu’il fallait coûte que coûte écarter de la présidentielle.
C’est dire que même quasiment au terme de ce procès-fleuve, la culpabilité de Djibrill Bassolé divise les Burkinabè.
Naturellement, seuls les juges du tribunal militaire, en leur intime conviction et au regard des preuves et indices rendront le verdict. Tout en tenant compte que la justice humaine est toujours en quête de l’injustice minimale et que c’est connu, lorsque la politique s’introduit dans le box, la justice s’enfuit par la fenêtre. Et surtout, dans le doute, mieux vaut laisser 100 coupables en liberté que condamner 1 innocent. L’accusé lui, n’a qu’une seule préoccupation essentielle : être à son rendez-vous médical le 22 août en France ! La première chose qu’il désire ardemment est son passeport.
La REDACTION

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