La politique n’est pas le lieu de la félicité disait Hegel, elle est le lieu d’un combat de gladiateurs, de larmes et souvent de sang et gare aux perdants. Ce darwinisme a toujours traversé l’histoire des peuples et des dirigeants.
La guerre de leadership qui se mène actuellement au PASTEF entre le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko via le ministre Abdourahmane Diouf et l’ex PM Aminata Touré, est symptomatique que l’attelage du duo du PASTEF qui a administré une leçon de chose politique au Sénégal et à l’Afrique, cet exécutif bicéphale est en train de craquer dans ses sutures.
Un malaise au sommet se sent à plein nez d’abord à travers ce jeu de damier qui a permuté le titulaire du portefeuille de l’Enseignement supérieur à celui de l’Environnement, puis le cas « Mimi » Touré, chargée de cornaquer une plateforme politique, « Diomaye président » en lieu et place d’Aïssata Bodj. Non martèle le PASTEF qui crie « que le président Faye est le candidat du parti, pas son chef».
Toute la discorde est dans ce bout de phrase ! Au fond, les cas Abdourahmane Diouf et Amina Touré cachent une bataille à fleurets mouchetés depuis des mois, puis de plus en plus frontal entre les 2. Comme 2 lutteurs au stade, forcément il y aura 1 à terre !
Le méga meeting d’Ousmane Sonko samedi dernier, au cours duquel il a volé dans les plumes du chef de l’Etat, souligne à souhait que du duo, on a glissé au duel. Les divergences profondes se font chaque jour plus prégnantes. En s’éclipsant en mars 2024 de mauvaise grâce, contraint par le corset judiciaire, Ousmane Sonko avait peut-être espéré que celui qui l’a remplacé à l’Avenue Roume, ferait profil bas et que ce sera lui le véritable chef.
En partie vraie, car le PASTEF, c’est Sonko, et la majorité des militants s’identifient à lui. Sauf que le président élu, c’est aussi Faye. Sans le PASTEF, Diomaye Faye ne serait pas président, et devenu président, il veut s’émanciper du parti, sinon de la figure ombrageuse de Sonko. En pareil cas, l’entourage ne facilite pas la tâche des deux personnalités. Jusqu’où ira cet affrontement ?
Les attaques au fil du quinquennat vont se multiplier, car intérieurement Faye veut peut-être rebelotter et Sonko veut « prendre sa chose » en 2029 après cet intermède Faye. Les 2 scénarios ne sont pas sûrs car il suffit de rien pour que le PASTEF fasse un seul mandat.
Qui aura le dernier mot ? il n’y a pas 2 capitaines dans un bateau. Pour le moment, c’est Faye le président. Peut-il démettre Sonko sans risque ? Prendre le pouvoir, est souvent facile, même par les urnes, le gérer surtout à 2 s’avère périlleux !
Aujourd’hui au Faso


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