Le Haut représentant du chef de l’Etat en Guinée a démissionné. L’annonce a été faite hier mardi 11 décembre 2018, par Sidya Touré lui-même. «Notre pays est confronté à des crises multiples», écrit-il sur son compte Twitter. Il poursuit : «Cette situation nous interpelle en tant que leader politique pour proposer des solutions qui redonnent espoir à notre peuple. Mon titre de Haut Représentant ne me permet pas de jouer ce rôle. J’ai donc décidé de démissionner de ce poste dès aujourd’hui». Cette démission intervient alors que la Guinée est en proie depuis plusieurs semaines à de vives tensions politiques et sociales.
Rappelons que, le 2 janvier 2016, c’est par décret présidentiel que le président Alpha Condé a nommé l’ancien premier ministre Sidya Touré au poste de haut représentant du chef de l’Etat. Un poste jusque-là inexistant. Ancien Premier ministre, Sidya Touré est réputé compétent et occupe la troisième position politique de la Guinée ces cinq dernières années, derrière le président Alpha Condé et son principal opposant, Cellou Dalein Diallo.
Après avoir battu campagne pour la rupture, le leader et candidat de l’UFR a été le premier à contester la validité du scrutin du 11 octobre 2015. Critiquant un hold-up électoral, le candidat de l’UFR s’est alors radicalisé en retirant ses représentants des bureaux de centralisation des résultats. Mais, avant la proclamation définitive des résultats, le président et candidat de l’UFR a été reçu par le président Alpha Condé.
Puis, il a annoncé son retrait de l’opposition républicaine dont il a d’ailleurs dénoncé le fonctionnement. Si les opposants désapprouvaient, en majorité, ce revirement «à gauche» de Sidya Touré, beaucoup d’autres guinéens avaient salué plutôt une décrispation politique, surtout avec la grâce présidentielle accordée à quelques détenus politiques.
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