L’image est comme datant d’hier, en ce 30 septembre 2023, un jeune capitaine dont le visage n’est pas familier des Burkinabè venait de prendre la tête du pays, son nom : Ibrahim Traoré. Très vite, les populations adouberont ce jeune soldat au parler-franc qui veut mettre ses pataugas dans ceux de Thomas Sankara. Discours, posture et actes rappellent ceux du fringant père de la Révolution du 4-Août.
Ce 30 septembre 2025, cela fait 3 années et s’il y a un bilan et perspectives, on ne peut que se fier à ce qu’il a dit à la presse nationale et internationale lors de la grande interview diffusée le week-end écoulé.
La Sécurité reste la priorité des priorités et il reconnait que si « tout est mis en œuvre », il aurait fini ce combat contre les terroristes mais « la libéralisation des terres et la sécurisation des populations » demeure la tâche primordiale.
Les politiciens du moins ceux qui veulent perpétuer les schémas anciens creuset de tous les vices (mentir, tromper, flatter), ceux -là n’ont pas leur place dans le Burkina nouveau qu’il compte construire.
Partisan d’un Etat fort, IB veut assainir le secteur privé car « tout était privatisé… et le capitalisme ne peut être que sauvage et il ne faut pas laisser ce capitalisme » aller de l’avant. Un désaveu des privatisations des années 90 via les Programmes d’ajustement structurel (PAS) diktat du FMI et de la Banque Mondiale. « Si vous privatisez l’Etat gagne l’argent où ? ». De l’art de déplaire à certains, mais d’agir dans l’intérêt du peuple.
En matière de diplomatie, il reconnait que géopolitiquement avec la Côte d’Ivoire rien ne va avec les dirigeants. Avouant même que le 30 septembre 2023, le premier président à l’avoir appelé était Alassane Ouattara et son puiné avait même fait deux séjours au Burkina pour le voir mais depuis lors, de l’eau a coulé sous les ponts Kadiogo et Ebrié car leurs chemins se sont opposés diamétralement. IB a réitéré ses accusations envers les dirigeants ivoiriens de materner ceux qui ont voulu en vain des postes à ses côtés ou voulaient le manipuler. Pire, foi du capitaine-président, la Côte d’Ivoire a noué « un pacte de non- agression avec les terroristes » sinon rien ne peut expliquer cette situation qui est une sorte de calme avant la tempête car au moindre incident ces terroristes vont « se retourner contre ce pays ».
Le chef de l’Etat burkinabè souhaite d’ailleurs que la présidentielle du 25 octobre 2025 se passe bien, car il est inquiet pour nos Pawetos, notre diaspora. Et il « craint des violences ».
Avec Moscou tout roule normalement et il ne peut en être autrement, la Russie étant le partenaire stratégique. Que dire sur ces 36 mois d’IB ?
Au-delà des conjectures sur la fin de la guerre et la reconstruction du pays, des plans machiavéliques de l’impérialisme qu’il faut contrer au quotidien, le capitaine IB et ses frères d’armes engagent les Burkinabè dans une remise en cause totale des anciennes habitues et pratiques ! Il s’agit d’un grand Master Reset des mœurs politiques, économiques et sociétales. Ceux qui sont dans l’expectative attendant un deus Ex machina pour un retour de l’ancien monde sont invités à changer pour prendre le train de la Révolution en marche, lequel train accepte tout le monde dans un esprit d’union dans l’élan de construction nationale, mais sans complaisance ni compromission ! Comme pour dire que ceux qui ont des oreilles pour entendre, comprennent.
Aujourd’hui au Faso


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