Intensification de la guerre au Soudan : Dur, dur de gérer l’après Omar El-Béchir

Intensification de la guerre au Soudan : Dur, dur de gérer l’après Omar El-Béchir

 

Lorsque les généraux Mohammed Hamdan Daglo alias Hemedti et Abdel Fattah Al- Burhan renversaient le maréchal Omar El-Béchir le 11 mai 2019, concrétisant le vœu des émeutiers de pain à l’époque, les Soudanais y croyaient, car les civils qui ont pourri la situation estimaient que la lutte a payé.

 

Protestations populaires combinées à un mécontentement général, avaient occasionné cette révolution de palais. Mais voilà après bien des rafistolages civilo-militaires, la mayonnaise n’a pas pris et ce qui devait arriver arriva : les 2 amis généraux se séparèrent avec les armes. Ainsi, le 15 avril 2023 débuta une guerre meurtrière entre les deux hauts gradés. Officiellement, parce que FSR, sorte de supplétifs de l’armée régulière, se sont vus refuser d’intégrer l’armée avec des grades.

Officieusement, Hemedti se sentait à l’étroit avec ses FSR face aux FAS d’Al-Burhan qui se sentaient permis de tout faire. Depuis plus d’une semaine, c’est la bataille intense avec FSR et FAS à El Fasher, capitale du Darfour ou plutôt les massacres, voire des pogroms commis par les FSR puisque l’armée régulière a décampé. Un génocide, dénoncé par la communauté internationale, qui a banalisé le conflit, via les parrains des 2 généraux, pour le malheur des civils tués, ou fuyant au Tchad et dans les pays voisins. Le 4 novembre dernier, on dénombrait un énième massacre au Kordofan, survenu lors d’un enterrement qui a fait 40 victimes.  Evidemment aujourd’hui, on s’émeut, on menace, on indexe des puissants pays derrière les belligérants, mais cette guerre est la conséquence de la mauvaise gestion de l’après- El-Béchir. Bien sûr ses frères d’armes l’ont tombé, ont refusé de le livrer à la CPI, et le gardent en prison. Bien sûr, il est le massacreur de Darfouris. Evidemment le Sud Soudan qui n’est pas en paix, n’a pas arrangé le Soudan délesté de l’or noir. Comment ne pas mentionner, que la bataille de Kordofan est celle de l’accès au pétrole ? Va-ton vers une partition du Soudan avec le Darfour ? Flirtant avec la Somalisation, la guerre au Soudan montre que déboulonner un tyran ou présenté tel par le prisme des grandes puissances, ne vaut pas certitude de lendemains meilleurs, surtout si c’est encore cette même communauté internationale qui va gérer, disons tous ceux qui « pavlovent » devant les richesses et les potentiels marchés d’un pays à reconstruire. La Libye est également un laboratoire de ce cas. Hélas, ce sont les habitants qui trinquent.

 

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