IUTS : quelle issue dans le bras de fer gouvernement-syndicats ?

IUTS : quelle issue dans le bras de fer gouvernement-syndicats ?

L’application en cette fin du mois de février 2020 de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) par le gouvernement est en passe de mettre à mal l’accalmie qui prévalait jusque- là au niveau du front social.

Dans la journée du mercredi 26 février 2020, lors d’une Assemblée générale, une cinquantaine de syndicats réunis autour de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) ont battu le rappel des troupes et ont annoncé les couleurs du «combat sans merci» qu’ils entendent mener contre l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du public.

Et c’est dans une enceinte de la Bourse du travail de Ouagadougou que la «guerre contre l’IUTS», a été lancée. Pour les syndicats, il n’est pas question de se laisser faire.

Le message est on ne peut plus clair : «Dès demain nous allons opérer des frappes stratégiques et chirurgicales dans tous les ministères», l’annonce est du patron de la CGT-B, Bassolma Bazié. Sous les ovations des milliers de travailleurs qui ont déserté  leurs bureaux pour la cause, le «général comme le surnomment les militants des syndicats, n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer le désaveu des travailleurs face aux multiples cas de «mauvaise gouvernance» relevés çà et là, depuis la mandature du président Kaboré.

Pour lui, la condition sine qua non avant toute discussion avec l’exécutif, est la suppression pure et simple de l’IUTS au privé comme au public et au parapublic mais aussi la restitution des retenues opérées en cette fin du mois de février 2020.

Parmi les actions annoncées on pourrait citer : «une marche-meeting prévue le 7 mars prochain sur toute l’étendue du territoire nationale et un arrêt de travail de cent vingt heures allant du lundi 16 mars 2020 au vendredi 20 mars 2020 à minuit sur toute l’étendue du territoire national». Et ce n’est pas tout, les secrétaires généraux ont décidé de la reconduction tacite du mot d’ordre si rien n’est fait du côté du gouvernement.

Dans le préavis de grève daté du 26 février 2020, adressé au chef de l’Etat, les différents syndicats signataires ont par la même occasion introduit leur plate-forme revendicative qui se présente en 5 points.

Il s’agit de : «l’arrêt de la baisse du pouvoir d’achat et l’amélioration de celui-ci en rapport avec le coût de la vie ; l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, l’arrêt du pillage de ressources nationales, la garantie du droit à la sécurité des populations et le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs».

De son côté, le gouvernement par la voix de son porte-parole, Rémis Dandjinou, s’est dit soucieux de rétablir la parité et l’équité entre les travailleurs du privé déjà assujettis à cet impôt et ceux du public. Du reste, il s’est dit déterminé à entreprendre cette réforme n’en déplaise aux syndicats. C’est donc une situation de bras de fer dont on ignore l’issue qui se présente en ce début du mois de mars 2020.

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