Certes, il avait rencontré Emmanuel Macron en 2017, mais il n’était alors que ministre de la défense et surtout l’hésitant candidat du MPLA à la présidence de l’Angola. Hier, c’est avec la casquette du n°1 angolais qu’il a été reçu à l’Elysée par son homologue français. Inutile de dire, qu’il ne s’attardera pas sur l’Angolagate, (2000-2008) à savoir l’affaire falcone qui a empoisonné les relations ente les deux pays, un dossier qu’il connaît bien du poste où il était. Non, ce sont les affaires qui ont amené Laurenço à Paris.
Huit mois après son accession organisée à la tête de l’Angola, ce général affable, mais au caractère biens trempé, vient dans la capitale française pour montrer qu’il n’est pas l’homme-lige d’Edouardo Dos Santos, mais à bien lui aussi, son plan pour le développement de l’Angola. A commencer par la continuité dans les affaires, notamment la première d’entre elles, le pétrole. La société française TOTAL qui règne en maître dans ce pays, deuxième producteur de pétrole en Afrique a subi le coup de la crise de l’or noir, et ce durant quatre ans, si fait qu’avec le manque de devises, le pétrole demeure roi, mais il faudra envisager d’autres business. Une perspective qui n’est pas nouvelle en soi, car déjà dès la fin de la guerre civile en 2002 «Zédu», surnom de Dos Santos avait effectué ce virage de 90°, en pensant à l’après-pétrole, et surtout à l’accompagnement de ce pétrole par d’autres secteurs.
Laurenço lui emboîte le pas, car il y a de quoi : il hérite d’un Angola, à l’économie chancelante, au chômage endémique surtout au niveau des jeunes. Seul bémol le pays demeure riche, en sol, sous-sol avec du pétrole, du diamant des terres cultivables… Laurenço, vient en France pour TOTAL car 95% des recettes d’exportations viennent du pétrole et 50 à 60% des recettes de l’Etat y proviennent. Mais pas seulement, car il n’oublie pas qu’au moment de son élection, les importations françaises avait chuté par manque d’argent en Angola. Autre secteur visé, en plus donc du pétrole, l’agro-industrie et la pêche, et ce n’est pas sans raison, que l’Angolais se rendra au Sud-Ouest français pour être in situ dans une exploitation agricole Castelnaudary et une école agricole. Mieux, l’arsenal juridique du pays a été relooké, par le parlement pour attirer les investisseurs et partenaires, en somme, un climat des affaires attrayant pour cette diversification en cours.
Autant de projets et perspectives, qui ont trouvé des oreilles attentives chez Macron, puisque Paris veut endosser les habits du partenaire incontournable de cette diversification une France, qui souhaite par exemple, un allégement des procédures en matière de visa. Les hommes passent donc, mais les business se poursuivent : Sarkozy s’est rendu en Angola en 2008, Dos Santos était à Paris en 2014, Hollande à Luanda en 2015 et voici Laurenço en VRP angolais à Paris en 2018. Après les guerres et les crises, les affaires reprennent toujours le dessus. Toujours !
La Rédaction


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