Le monde entier rend hommage chaque 20 juin, aux réfugiés. Comptant sur son territoire plus de 24 000 réfugiés, le Burkina Faso n’a pas dérogé à cette commémoration. «Solidaire des réfugiés» est le thème national retenu pour cette célébration 2018. C’était le mercredi 20 juin 2018, en présence de nombreux réfugiés, au Ministère des affaires étrangères à Ouagadougou.
«Le propre de la solidarité est de ne point admettre l’exclusion». Cette citation de Victor Hugo s’inscrit en droite ligne de la vision du thème choisi qui est «solidaire des réfugiés». Par ce thème, le Burkina vient une fois de plus réaffirmer son soutien, sa dévotion à la cause des réfugiés qu’il accueille, depuis plusieurs années. Engagement et disponibilité, salués à leur juste valeur par les réfugiés, à travers la voix de leur représentant du camp de Mentao, Al Mohamed Mokhtar. En effet, ce dernier n’a pas manqué dans son allocution, de décrire les conditions de vie des réfugiés, malgré les nombreux efforts des autorités burkinabè, de l’UNHCR, et de l’ensemble des organisations qui œuvrent en faveur des déplacés qu’ils sont. «Cela fait la 7e fois consécutivement, que nous sommes dans des conditions que nous ne souhaitons à aucune personne ou famille», s’est-il exprimé, pour signifier que malgré les efforts consentis, ils sont toujours dans la précarité. Faisant allusion à cette précarité, il a cité 3 points qui revêtent une importance capitale pour eux. Il s’agit de la sécurité, de l’assistance et de la documentation. «En ce qui concerne la sécurité, cela est en rapport avec la sécurité physique et juridique pour nos familles. L’assistance est en rapport avec la rareté des ressources vivrières, l’augmentation du flux des déplacés. En ce qui concerne la documentation, nous voulons bénéficier de documents qui nous relient à nos pays d’origine», a expliqué le représentant des réfugiés du camp de Mentao. Pour le président de l’Association des réfugiés du Burkina Faso, Nicodème Niyonkuru, le thème choisi cette année est, sans nul doute, à la hauteur des attentes des réfugiés, d’où des remerciements à l’ensemble des acteurs intervenant dans la cause des réfugiés. Pour ce qui est en rapport avec les insuffisances observées dans les différents camps, il s’agit des ruptures de vivres, de la prise en charge sanitaire, des problèmes de logement pour ceux habitant en ville, du chômage chronique, en dépit des connaissances et savoir-faire. En outre, cela dénote d’une intégration locale compliquée pour les déplacés. Pour le président de l’Association des réfugiés du Burkina, les différentes parties gagneraient à une accentuation des pourparlers allant dans le sens de la réinstallation des déplacés dans leur pays d’origine. Et de plaisanter, en affirmant que sans initiative allant dans ce sens, l’ensemble des réfugiés observeront une grève illimitée. Pour le parrain de la commémoration qui n’est personne d’autre que Cheikh Kanté, représentant-résident de la Banque mondiale, un accroissement de l’aide aux réfugiés a été observé et cela est visible par les guichets IDA, qui viennent compléter ainsi, les aides. Allant dans le même sens que ses prédécesseurs, il laissera entendre que l’intégration des réfugiés est la voie juste et judicieuse à suivre. Célébrant pour la première fois la commémoration des réfugiés, cela en tant que représentante-résidente de l’UNCHR, Ioli Kimyaci, nommée depuis mars, explique que c’est ce jour que le monde entier, en adéquation avec les Nations unies, célèbre les réfugiés qui sont toutes les personnes qui, par le fait de la violence, quittent leur pays pour se retrouver dans un autre pays. «En ce 31 mai 2018, le Burkina Faso compte 24 656 réfugiés ou demandeurs d’asile. Le nombre ne fait que s’accroître d’année en année, d’où de plus grandes responsabilités», a affirmé Mme Kimyaci. Oumarou Soro, directeur de cabinet, représentant le ministre des affaires étrangères, le gouvernement a toujours soutenu et soutiendra, dans la mesure du possible, les réfugiés. La cérémonie d’ouverture a été clôturée par une visite des stands des réfugiés.
Larissa KABORE


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