Trois pays en moins d’une semaine c’est la periple qu’effectue Emmanuel Macron sur le continent depuis ce jeudi 20 novembre 2025.
C’est déjà la préhistoire, le séjour du chef de l’Etat français à Ouagadougou en novembre 2017, au cours duquel l’incident à l’université Joseph Ki-Zerbo avec l’ex-président Roch Kaboré, avait valu son pesant de repoussoir diplomatique. La tournée qu’entame Jupiter ce jeudi 20 novembre 2025 dans 3 pays du continent campe les nouveaux rapports que la France veut nouer avec les Africains, surtout après le fracas divorce avec les 3 pays du Sahel qui faisaient partie de l’ex-précarré.
Est-ce le nouveau paradigme que réclament certains Africains notamment du Sahel ?
Pour Paris, plus question de se borner avec les francophones. Ainsi, le Nigeria, le Mozambique ou le Ghana font désormais partie des partenaires privilégiés. Relations commerciales et économiques, une des priorités pour la France, qui voit ses platebandes en la matière rognées par la Chine, la Turquie et l’Inde, si ce n’est sur le plan géopolitique la Russie. En île Maurice genre bout d’Europe rattachée à l’Afrique, Macron, ce n’est ni plus ni moins, il s’agira de muscler une coopération sécuritaire dans cet océan indien en proie à des convulsions dues aux flux migratoires, en rapport avec Mayotte et la Réunion, les 2 départements français. A Pretoria, outre le geste mémoriel, au Mémorial contre l’Apartheid, ce sera l’économique qui sera au cœur de la visite, avec le sommet du G20. Une nation arc-en-ciel, qui compte autant pour les USA que pour la France, et dans ce pays anglophone, la France veut une relation privilégiée calquée sur ce qui s’est dessinée au Nigeria. Du reste, un conseil d’affaires franco- sud-africains s’y rendra, car Macron s’est déplacé avec la crème du gotha des patrons et hommes d’affaires français. Enfin au Gabon, après les 19 mois de Transition et l’élection du Général Brice Oligui Clotaire. La page Bongo père et fils est tournée, on est en train d’en brûler les rebus. Place à un Général absout par les urnes, qui n’est pas fâché avec la France. L’homme du 30-Août du Gabon a de l’estime et de la sympathie pour ses frères d’armes du Mali-Burkina-Niger, mais il a gardé des liens forts avec l’ex-Métropole. Ce n’est plus le Gabon imbibé du bongoïsme, mais les intérêts français sont toujours là, même si les facilités dont bénéficiaient certaines entreprises françaises n’ont plus droit de cité. C’est un adoubement jupitérien du Général Oligui qui sait qu’autant il essaie d’incarner le changement, autant il est un produit de l’ancien système. Tournée économique par ci et géopolitique par-là, cette semaine de Jupiter en Afrique, est aussi un message subliminal envoyé à tous les Africains, notamment ceux du sahel : la France veut désormais des relations d’égal à égal, empreintes de respect du choix et de la souveraineté avec le continent. Et encore une fois, la question se pose : est-ce le virage copernicien souhaité par les Sahéliens ?
En tout cas, si ce n’est pas le nouveau logiciel, ça ressemble à un début !
C’est assurément sous le signe du renouvellement du mode de relations que veut tisser Macron avec cette tournée africaine loin il est vrai du Sahel, où dans l’espace AES, dans lequel la brouille est très prégnante. Un Sahel, et pas seulement qui réclame justement un changement de posture de cette France, qui doit quitter le piédestal de la condescendance de l’ex-Métropole regardant de haut ses ex-colonies, pour se mouler dans celui d’un pays traitant d’égal à égal avec eux. Message reçu 5/5 depuis longtemps, et même si les rapports sont toujours exécrables et tous les ponts coupés avec les 3 pays, la France est consciente qu’un ressort s’est cassé, et il va falloir beaucoup de tact, du temps et un trésor de diplomatie pour le souder. En Afrique du Sud, la Nation arc-en-ciel est anglophone, au Gabon c’est un ex-précarré, l’île Maurice joue sur plusieurs tableaux de par sa position dans l’océan Indien. A quand la brisure de cette épaisse glace avec ces petits pas du virage copernicien ?
Aujourd’hui au Faso
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