48 heures après sa tonitruante sortie pour presque menacer les autorités congolaises et se poser en alternative pour sauver une RD Congo à vau-l’eau, voici Kabila au Nord-Kivu. Tard dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 mai 2025, Joseph Kabila est arrivé à Goma. Confirmée par Emmanuel Shadary, le secrétaire général du PPRD, le parti interdit de l’ex-président, et surtout par Corneille Nangaa, le patron de l’AFC.
Audience avec des personnalités, 2 réunions importantes et conférence de presse vont meubler le séjour de Kabila-fils. Pour enfin mettre bas les masques qu’il est le vrai patron de l’AFC-M23 ? Le ton calme mais comminatoire lors de son grand oral, l’affirmation à mots à peine voilés que son successeur a échoué et qu’il faut un nouveau dirigeant pour le Congo, qui ne peut être que lui, confinent à une déclaration de guerre contre les autorités de Kinshasa.
Si ses menaces avaient été proférées dans un autre contexte, on aurait mis cela sur le compte de ressentiments d’un président qui a perdu le pouvoir, en cherchant en vain un 3e mandat. Mais, la RD Congo vit des moments difficiles pour ne pas dire sombres avec la guerre à l’Est, et une situation politique délétère, que submergent les combats au Nord-Kivu.
En rejoignant l’AFC-M23, car ce scénario semble évident, même sans photos, ni vidéos, bref en dépit de la posture précautionneuse de Kabila, sa collusion avec l’AFC-M23 ne fait plus de doute. Et si c’est le cas, pas sûr que sa tentation de revenir au pouvoir soit satisfaite. Car aussi loin qu’on remonte à l’époque de son père, resurgiront des souvenirs qui le touchent intimement : «sa Congolité» ! Lorsqu’en 1997, Désiré Kabila chassa le roi léopard et prit le pouvoir, se sussurait déjà, que lui son fils n’était pas de RD Congo mais rwandais.
Et en 2001, quand il succéda à son père, ce préjugé n’a jamais quitté ses compatriotes !
Alors, si Kabila est de mèche avec l’AFC-M23, cette rwandophobie pourrait être rapidement faite et du coup, il deviendra comme l’ont seriné beaucoup lorsqu’il était au pouvoir, qu’il n’est pas un Congolais, qu’il n’est pas un patriote, et la guerre au Congo c’est lui qui l’alimente.
En voulant se présenter sous les oripeaux du sauveur et en voulant biffer d’un trait de plume, ses 18 années sanguinolentes, pire, en faisant de moins en moins mystère de ses accointances avec l’AFC-M23, Kabila présente un visage de pyromane et non de faiseur de paix. Surfant sur la guerre à Goma, sinon, allumer ce brûlot pour qu’il serve de tremplin pour se remettre dans le jeu politique est digne d’un cynisme aiguë, et la marque de fabrique d’un Néron tropical ! On sent que Kabila a comme un compte à régler avec Tshisekedi, au point d’oublier ce qu’il a fait lors de son règne et même de croire qu’il peut profiter pour un retour triomphal, y compris par le coup de force.
Comment Kabila compte-t-il d’ailleurs s’y prendre, vu que c’est le palais de la Nation qui l’intéresse ? Par des troubles ? La guerre ? Ou profiter pour s’inscrire dans la médiation et se rendre incontournable ? De Kinshasa d’où on l’observe, quelle sera la réaction ? Va-t-on tenter de l’arrêter ? In fine, la RD Congo risque de vivre de vives tensions dans l’avenir ! .
La REDACTION


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