Par les malignités de l’Histoire, ou hasard de calendrier, c’est selon, c’est à la veille du retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, (et 3 mois après son acquittement) que Karim Khan prend la tête de la CPI, laquelle juridiction aura enregistré l’un des plus grands flops judiciaire de son histoire avec justement le dossier Gbagbo. C’est aujourd’hui 16 juin 2021 que le 3e procureur de la CPI prend fonction.
123 pays ont porté leur choix sur ce Britannique lors de l’assemblée générale annuelle à New York. Et c’est au deuxième tour que Karim Khan est passé haut la main.
Ce n’est pas un néophyte que l’on a choisi pour remplacer la Gambienne Fatou Bensouda : ce quinquagénaire a roulé sa bosse dans les arcanes juridictionnels notamment avocat dans divers tribunaux allant du TPIR pour le Rwanda au TPIY pour l’ex-Yougoslavie, il a épluché les dossiers Charles Taylor, du nom de l’ancien président libérian, du vice-président kenyan William Ruto, du Congolais Jean-Pierre Bemba, …
Mais c’est moins l’aune de ce passé étoffé, ce pédigrée qui en impose que Karim Khan sera jaugé et jugé que la crédibilité de la juridiction supranationale écornée en Afrique, et rejetée dans plusieurs pays, surtout les USA.
Malmené, le statut de Rome par qui naquit la CPI, surtout en Afrique, où l’institution a semblé jeter son dévolu pour juger les princes ou seigneurs de guerre déchus, la juridiction a fini par occasionner colère et rejet.
S’il est vrai que c’est toujours les Africains qui livrent leurs frères à juger, la CPI sous Bensouda n’a pas montré trop d’empressement à poursuivre de nombreux crimes, sous d’autres cieux. Les Etats-Unis ne la reconnaissent pas et nombreux sont des criminels non-africains qui se la coulent douce, si fait qu’il y a 3 ans, plusieurs chefs d’Etat africains ont donné de la voix pour la libération de Gbagbo !
Redorer la toge d’une juridiction supranationale, tâchée de procès en partialité de jugements au faciès, et surtout de précipitation dans le cas de Gbagbo, Karim Khan devra user de tact et de compétence pour y parvenir.
Et pour cela, rien de tel que les crimes commis en Afghanistan, en Irak qui sont des dossiers brûlants dont il devrait s’emparer. Sans oublier le cas ivoirien sur lequel sa prédécésseure enquête sur l’autre camp. Assurément, on le comparera à Bensouda et si jamais, la CPI demeure engluée dans les mêmes turpitudes, c’en sera fini de sa légitimité, et des égards à son endroit.
La REDACTION


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