On a sans doute beaucoup pinaillé à Kinshasa avant de bouder la rencontre annuelle de la Fondation Thabo M’Beki, de Jo’burg consacrée à la paix et à la sécurité, notamment au sein du pouvoir congolais.
Or, le dialogue annuel qui s’est ouvert hier 3 septembre en Afrique du Sud était consacré à la conjoncture congolaise. Et pourtant, les cartons ont été envoyés tant au pouvoir qu’à l’opposition, laquelle opposition y est allée en rangs dispersés tant du côté intra-muros que celui de la diaspora. A commencer par le Primus inter pares de cette opposition par la force des choses : Joseph Kabila, qui risque la peine de mort, lui a dépêché son ex-directeur de cabinet pour « regarder la crise congolaise en face ». Moïse Katumbi a envoyé 4 députés pour dérider « l’atmosphère pour un dialogue national ». Quant à Martin Fayulu, il était aux abonnés absents pour cause de « flou dans les objectifs ». Enfin, Corneille Nangaa de l’AFC-M23 s’est fait représenter par 7 personnes. C’est dire que l’un dans l’autre, l’opposition politique ou armée, s’est bousculée au portillon de ce raout de Jo’burg. A l’inverse, ni vital Kamerhe le président de l’Assemblée nationale, ni Bachibari le vice-premier ministre, encore moins Jacques Tshisekedi le frère du président, n’ont daigné faire le déplacement, respectant à la lettre la consigne présidentielle : c’est non à cette rencontre ! En cause, le médiateur dont la rencontre annuelle porte le nom : Thabo M’Beki, dont l’impartialité est remise en cause, ou exactement, le tropisme pro-Kabila est trop visible pour que le dialogue soit sincère et crédible.
Que reproche-t-on exactement à Thabo M’Beki ? Durant l’exil volontaire de Joseph Kabila, M’Beki lui aurait-il fait des promesses ? Les 2 hommes auraient-ils tissé un deal ? Si oui lequel ? Quelle est la vraie nature des relations Kabila-M’Beki ? en tous cas, c’est une rencontre qui fera flop, puisque le plat de résistance de Jo’burg étant la situation politique et sécuritaire en RDC. Or, une partie des protagonistes a pratiqué la politique de la chaise vide, et c’est justement le camp du pouvoir vidant cette rencontre de toute sa substance. Il va falloir substituer le menu du sommet, en attendant que peut-être M’Beki prenne son bâton de pèlerin pour se rendre à Kinshasa, à Washington et à Doha, pour prendre le train de la palabre congolo-congolaise, en tant que médiateur es crises, un rôle qui requiert la confiance des belligérants et l’impartialité.
Aujourd’hui au Faso
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