Jusqu’au bout du goût politique ! Même lorsqu’il était sur les marches-pied de la présidence sud-africaine, Jacob Zuma a toujours eu des partisans prêts à tout pour qu’il accède au pouvoir. Le truculent Julius Malema, devenu son pourfendeur impénitent disait qu’il pouvait se tuer pour Zuma.
Les temps ont changé mais certaines ouailles du Zoulou Boy demeurent pareilles. Condamné par la justice à 15 mois de prison, l’ancien président sud-africain, s’est claquemuré dans son bunker de NKandla, ceinturé par une escouade de partisans, qui disent qu’il n’est pas question que Zuma aille en prison.
Depuis le 4 juillet, dans la soirée, malgré l’examen de la Cour suprême de cette condamnation, examen qui est suspensif du jugement, la tension est très vive en Afrique du Sud. Zuma lui-même a déclaré qu’il n’acceptera pas d’aller en prison.
Verdict inique et règlement de compte politique, mais aussi l’âge et la Covid-19 sont les raisons invoquées par Zuma pour ne pas se rendre à la police.
Mais si le cas Zuma est digne d’intérêt, c’est que c’est le parti ANC, la matrice du pouvoir qui gouverne le pays depuis les années 90, date d’accession de Mandela à la tête du pays, c’est donc l’ANC lui-même qui est menacé d’implosion.
La justice se retrouve au milieu d’un piège :
– Arrêter Zuma, et sceller le sort d’un parti déjà secoué par les résultats des élections passées, ou plusieurs villes sont tombées dans le giron de l’opposition, et surtout créer la fracture entre les vétérans toujours puissants et les autres partisans.
– Ne pas arrêter le Zoulou Boy et voilà un Etat qui se retrouve en porte-à-faux avec ses lois, délégitimé et diminué.
Que faire ? Seul le président Cyril Ramaphosa peut agir et assumer. Face à un compagnon de lutte, devenu encombrant, il a le choix entre laisser faire ou frapper fort. Dans les deux cas, il y aura des conséquences qu’il devra prendre sur lui.
Peut-être que la décision de la Cour constitutionnelle le 12 juillet de statuer sur le cas Zuma, indiquera à Ramaphosa la voie à suivre, mais c’est un véritable casse-tête pour le pouvoir, qui sait que ses fondements pourraient bouger, si jamais les militants se mettaient à s’étriper. Zuma un jour ! Zuma toujours ! Quadrature du cercle pour Ramaphosa !
La REDACTION


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