Entre l’Algérie et le Mali, le voisinage est souvent houleux, mais jamais totalement coupé. Certes, avec l’avènement de l’AES, les rapports ont évolué, surtout depuis l’incident gravissime à la frontière le 31 mars 2025 jour où l’Algérie s’en était prise à un drone malien, les relations sont devenues sibériennes. De part et d’autre, on a modérément apprécié les réactions. Mais comme on dit le temps fait son œuvre, et un voisin reste soudé par la géographie et l’histoire.
Hier 21 juillet, au cours d’un grand oral télévisuel, le président algérien s’est dit disposé à jouer la médiation dans la recherche de la paix au Mali. D’abord, on s’étonne de cette subite main tendue de l’Algérie, laquelle durant les mois passés s’est mise dans la posture de l’inflexibilité, et faisant souvent dans l’imprécation. Si le locataire du palais d’El Mouradia en est arrivé à rétropédaler pour vouloir jouer les Go betwen entre le Mali et ceux qui ont pris des armes contre ce pays, c’est déjà une bonne chose, car mieux vaut être pompier que pyromane. Si le ton est monté entre Bamako et Alger, c’est justement à cause de la situation sécuritaire au Nord du Mali et de la position de l’Algérie jugée inacceptable vue depuis les bords du Djoliba.
Mais en proposant cette médiation conditionnée, qui touche d’ailleurs le partenaire stratégique du Mali et l’AES, la Russie la main de Tebboune ne risque-t-elle pas de ne pas rencontrer une autre main et de brasser ainsi le vide ? Vouloir faciliter le dialogue entre Bamako, les terroristes et rebelles, c’est faire œuvre utile, mais la conditionner c’est déjà tordre le bras à l’autre.
Alger est même dans un grand écart, car la même Russie est aussi son allié. Normalement, un mode opératoire pour obtenir un arbre à palabre avec les protagonistes devrait pouvoir se faire si elle tient compte de cette donne.
Sous réserve de l’évolution du dossier donc, c’est au chef de l’Etat malien, le général Assimi Goïta d’apprécier cette demande de médiation algérienne et même l’AES, car tout ce qui concerne le Mali concerne le Burkina et le Niger autrement dit l’AES et c’est l’avis de l’AES qui pèsera égal dans la réponse malienne à l’Algérie. Que décidera Assimi Goïta ? Qu’en pensent ses alter egos de l’AES ? Wait and see !
Aujourd’hui au Faso


COMMENTAIRES