16 heures en ce 3 novembre 2025, vêtu d’un boubou blanc-lait-brodé de plusieurs couleurs, la silhouette massive du Général Doumbouya a été vue sur le parvis de la Cour suprême.
Le président-sortant est venu déposer son dossier pour la présidentielle du 28 décembre 2025. Une image qui vaut toutes les déclarations de candidature. Exit « je suis candidat », le Général-président a préféré donner ses papiers aux grands juges qui valent déclaration à compétir. Pour ceux qui doutaient ou qui disaient qu’il se peut vraiment que le Général Mamadi Doumbouya ne fasse pas acte de candidature, pour ceux-là, ils ne pourront qu’écarquiller des yeux de demi-surpris. Bien qu’il n’ait jamais fait cas, laissant le soin à sa galaxie composée de nombreux orbites, l’annoncer soit clairement soit à demi-mot, peu de Guinéens croyaient à une non-candidature de l’homme du 5-Septembre. En déposant son dossier hier devant la Cour suprême, ou l’attendaient ses ouailles en liesse et où grouillaient les militaires armes au point et fouillant tous les entrants, Doumbouya a parlé bruyamment sans prononcer un mot, sauf le bain de foule pris à sa sortie : je suis bien candidat à la présidentielle du 28 décembre 2025, tel est le message pas du tout subliminal du geste devant les grands juges. Mais, même en observant la nouvelle Constitution avalisée par référendum le 21 septembre dernier qui permet aux militaires de briguer des mandats électifs, et en écartant les principaux opposants, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Sidya Touré de l’UFR et même Alpha Condé du RPG tous forclos par l’âge (80 ans) et le lieu de résidence par le nouveau carcan juridique, par toutes ces mesures, on devinait aisément, que le Général Doumbouya, balisait le terrain pour rester au palais Mohamed V, auréolé cette fois-ci par le suffrage universel. En quête d’une absolution par les isoloirs.
C’est véritablement à partir d’hier 3 novembre, que le processus électoral débute en Guinée. Il y a à peine 1 mois d’autres candidats s’étaient déclarés… pour amuser la galerie. Hier, bien sûr il y avait la seule femme Makalé Camara, et Faya Millimono et d’autres postulants, mais tous les regards sont désormais braqués sur le futur « militaire-démocrate » de Guinée, qui sait in petto qu’il ne lui reste qu’à choisir où il confirmera. En attendant, il laisse la tâche à ses affidés pour le boulot de tour de chauffe.


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