Le sous-secrétaire d’Etat américain pour l’Afrique, William Stevens au Mali pour des affaires : Les USA avec le Sahel et l’Afrique, c’est ton pied mon pied !

Le sous-secrétaire d’Etat américain pour l’Afrique, William Stevens au Mali pour des affaires : Les USA avec le Sahel et l’Afrique, c’est ton pied mon pied !

Sacré Donald Trump ! A peine a-t-il fini, il y a  plus d’une semaine avec son conclave avec 5 chefs d’Etat africains, le Sénégal, le Liberia, le Gabon, la Mauritanie et la Guinée Bissau, qu’il embraye avec le Mali en mandatant son sous-secrétaire d’Etat pour l’Afrique, William Stevens, d’aller parler affaires avec les autorités de ce pays.

Sécurité et commerce ont été les centres d’intérêts des échanges entre Stevens et son homologue malien Abdoulaye Diop. Concrètement, les USA sont prêts à tarir les sources de financement du terrorisme en bloquant les filières, et les comptes de ceux qui alimentent ces pratiques criminelles. Mieux, l’Amérique pourrait mettre son Big Brother au service du Mali, pour étoffer son renseignement et le rendre plus percutant.

Place aux affaires également, avec ce pays dont le sous-sol est très riche, surtout dans sa partie septentrionale. L’Oncle Sam voudrait également «to make deals», faire des affaires avec le Mali. Une Chambre africaine du commerce pour les Investissements américains est même en gestation.

Propositions alléchantes qui ont eu des oreilles attentives notamment celles d’Abdoulaye Diop qui a ainsi parlé de partenariat gagnant-gagnant avec les USA. Mais si avec Trump, tout part et finit en business, les intérêts de la Grande Amérique ne sont pas loin !

En l’espèce, les USA n’ont toujours pas désespéré d’avoir un œil sur le Sahel et au-delà, sécuritairement parlant. Contraints de partir du Niger où ils avaient une immense Base qui leur permettait d’avoir des projecteurs sur le Sahel et même partout au Sud du Sahara, les USA négocient avec le Mali pour obtenir de nouveau un tel observatoire sécuritaire du haut duquel, ils pourront aider sinon agir directement. Même s’il n’est pas question d’une descente des Boys sur les sables maliens.

En fait, à travers le Mali, c’est avec tout le Sahel, avec l’AES que les USA veulent faire ce double deal sécuritaire et commercial. De toute façon, on l’aura constaté, depuis l’avènement des militaires au pouvoir au Mali-Burkina-Niger, les Etats-Unis sont restés et y ont des ambassades. Tordant un peu le cou à un sacro-saint principe chez eux qui veut que dès lors qu’il y a changement de pouvoir non-constitutionnel, ils arrêtent tout. Après le 26 juillet 2023, chute du président Mohamed Bazoum par les militaires, les Américains ont trainé un peu les pieds à la Base 201 d’Agadez avant de partir de mauvaise grace.

En effet, si par exemple le MCA (Millennium Challenge Acount) a été mis en berne au Burkina Faso, et qu’au-delà le président Trump est en train de fermer le robinet de plusieurs organisations (OMS, AGOA, USAID, UNESCO) paradoxalement, la même Amérique veut faire des affaires avec la même Afrique. Sur de nouvelles bases, celles qu’édictera le 47e président des USA. Il faudra maintenant lire entre les lignes, ausculter, jauger, peser au trébuchet ce que le Sahel gagne à travers toutes ces affaires avant leur concrétisation. Déjà au Mali le ministre americain Stevens n’a pas pipé mot sur l’Africa Corps ce qui a plu à son interlocuteur, le Kremlin étant le partenaire stratégique du Mali et même de l’AES ( Mali-Burkina- Niger)

Quand on repart dans une relation sur de nouveaux fondements, on ne doit pas répliquer les mêmes choses que les anciens. Au demeurant, qui peut refuser de nos jours une relation de partenariat avec les USA, lesquels dirigés par Donald Trump est l’un des métronomes de la géopolitique internationale ?

On a même la vague impression que le vide laissé par les Occidentaux, les Français en particulier dans l’ex-glacis sahelien, les USA veulent l’occuper, du moins sécuritairement. La relation au-delà des apparences (sanctions douanières, refoulements migratoires) entre les USA, le Sahel et l’Afrique, c’est comme le début d’une idylle, en tout cas d’une sorte de «ton pied mon pied» ! Sacré Trump !

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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