Les médiateurs de la CEDEAO à Ouaga : Chapeau bas aux chefs coutumiers et religieux, mais attention à Wagner … en embuscade

Les médiateurs de la CEDEAO à Ouaga : Chapeau bas aux chefs coutumiers et religieux, mais attention à Wagner … en embuscade

Il y a un air du déjà entendu de la part du médiateur attitré de la CEDEAO au Burkina, le Nigérien Mahamadou Issoufou, et sa suite.

En effet, comme avec Damiba, il y a 8 mois, l’ancien chef d’Etat nigérien a trouvé le capitaine Ibrahim Traoré, ouvert et attentionné au discours de la CEDEAO. Avant cela, les envoyés spéciaux de la CEDEAO ont salué avec componction, le rôle majeur joué par le Mogho Naaba, le cardinal Philippe Ouédraogo, le pasteur Henri Yé, le président de la Communauté musulmane, Moussa Kouanda … bref par les chefs coutumiers et religieux. Ces derniers ont en effet réussi le tour de force d’étouffer la réelle menace d’affrontement entre les frères d’armes burkinabè, en l’occurrence, les putschistes menés par le capitaine Ibrahim Traoré, et les hommes restés fidèles au lieutenant-colonel Damiba. Dès le 1er octobre, ce dernier avait du reste invité le capitaine Traoré et ses hommes à revenir à la raison pour éviter un «affrontement fratricide». Et l’atmosphère conflictogène perduré jusqu’au dimanche 2 octobre, soit 48 heures après la proclamation du MPSR 2.

Il a manqué de peu pour que Ouagadougou soit transformé en théâtre de bataille avec évidemment des civils comme victimes collatérales. Scénario cauchemardesque évité grâce à qui ? Merci aux chefs coutumiers et religieux. Mais, si cette embellie a été soulignée par les médiateurs, le fait même que cette réunion se soit tenue à l’aéroport international de Ouagadougou, est symptomatique qu’il y a des choses à faire.

A commencer par ces manifestants qui avaient investi les abords de cet aéroport avec des amabilités à l’endroit de la CEDEAO et de ses médiateurs. Et pourtant, dès la veille, c’est-à-dire lundi, jour du rendez-vous reporté, le capitaine Traoré avait invité ceux-là mêmes qui l’ont soutenu pour prendre le pouvoir, à ne pas invectiver les missionnaires de la CEDEAO, et ceux qui le feraient «subiront les rigueurs de la Loi». Des manifestants dont certains brandissaient des drapeaux russes, scènes visibles d’ailleurs depuis 4 jours même dans celles de certains militaires.

Il n’en fallait pas plus pour que le fondateur de Wagner, Evgueni Prigojine se fende d’un communiqué pour soutenir le nouvel homme fort du Burkina, gratifiant le capitaine Traoré, de lutteur pour la justice, et flétrissant Damiba, de n’avoir pas pu «justifier la confiance» de ses jeunes tombeurs. Pour le patron de Wagner, les Africains en ont ras-le-bol du «joug des colons» et les putschistes ont fait le nécessaire. Echos aux «divergences» entre eux et Damiba dont a fait cas le capitaine Traoré, dans l’une de ses déclarations ? Lequel a parlé de la Russie comme d’autres partenaires. En tout cas, on sent l’effet domino malien sur le Mali. On flaire pour ne pas dire plus qu’on pousse à la roue le capitaine Traoré dans les bras de Wagner. Et Prigojine aurait voulu envoyer une offre de service au capitaine Traoré qu’il ne se serait pas pris autrement.

Reste à savoir :

– Si le Burkina va tomber dans le giron russe, sous le fallacieux argument que la France a failli au Sahel dans sa lutte contre le terrorisme et que l’Afrique, en particulier le Sahel a marre de la France ?

– Quitter un soi-disant maître incompétent, taxé d’être le générateur de tous les maux et tares du Sahel pour embrasser un nouveau maître la Russie, censé être «bon» !

– Comment peut-on croire que les relations entre Etats fonctionnent ainsi même entre ex-colonie et ex-Métropole ?

A la vérité, il est temps qu’on quitte dans ça à savoir, si le Burkina veut diversifier ses partenaires, libre à lui de tisser des rapports avec la Russie, qui existent déjà, la Turquie, Israël … tout en maintenant la France, allié traditionnel, laquelle, malgré les défauts rédhibitoires qu’on lui colle demeure un partenaire fiable. Un adage bien de chez nous ne dit-il pas qu’une «épouse ne regarde pas le panier neuf de sa coépouse, et fracasser

le sien».

La REDACTION

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