Il y a 48 heures, après l’arrestation quelque peu chahutée du Lt-cl Emmanuel Zoungrana à Pabré, d’aucuns se demandaient, qu’est-ce qui lui vaut encore ce nouveau lien de privation de la liberté ? Que reproche-t-on au truculent Lt-cl qui avait été arrêté le 10 janvier 2022 et bénéficié 11 mois après d’une liberté provisoire le 15 décembre dernier.
On a depuis hier soir la réponse par le biais du procureur militaire : une enquête dûment diligentée a mis à nue que des militaires dont forcement Zoungrana, de mèche avec des civils «étaient en train de préparer une déstabilisation des institutions de l’Etat… L’adjudant-chef Neboa Charles et le sergent Traoré Adama font partie du coup selon le dénonciateur». Selon toujours le procureur militaire, ces conjurés seraient en contact «avec l’Unité «Mambas Verts» du Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana». Cibles visées par ces supposés putschistes ? «Des attaques simultanées» contre la RTB et la MACA où était détenu Emmanuel Zoungrana.
Hier justement par l’avocat de l’embastillé, on apprenait que le célèbre détenu a eu une confrontation avec un civil et un militaire à la gendarmerie. Alors, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana serait-il un putschiste indécrottable ? Question à un fauteuil présidentiel de Kosyam. Car en janvier dernier, c’est sous l’accusation d’avoir voulu renverser le président Roch Kaboré, qu’il avait été arrêté puis relâché et appréhendé le même jour pour d’autres délits notamment «blanchiment d’argent». Bis repetita, 15 jours après avoir humé l’air de la liberté provisoire, le voilà sans doute pour un aller-simple pour la MACA pour des intentions d’actions attentatoires à la sûreté de l’Etat, sous le régime du capitaine IB, avec lequel pourtant beaucoup croyaient qu’ils étaient en bons termes.
On a même évoqué une participation des «Mambas verts» aux côtés des «Cobras» d’IB pour réaliser la révolution de palais de fin septembre 2022. Evidemment, les avocats et l’intéressé lui-même réfutent ces accusations. Le 27 décembre dans une vidéo, il avait expliqué brièvement qu’il ne connaît qu’une chose : la guerre contre les terroristes. Celui qui a fait le coup de feu en RASD, au Darfour, au Mali et au Burkina se croit-il aussi investi d’une mission nationale au point de vouloir s’emparer du pouvoir suprême ?
Le lieutenant-colonel Emmanuel lui, estime plutôt toujours dans la vidéo datée d’il y a 48 heures qu’après sa liberté provisoire, des drones volaient en rase-mottes au-dessus de son domicile et selon lui, ce n’est pas pour le filmer mais c’est bien de son intégrité physique que ces engins en voulaient.
Une question demeure malgré cette nouvelle incarcération : quel fil rouge lie celui qu’on dit proche de Wagner au MPSR2 ? Car on ne peut manquer d’interroger l’évocation de son dossier lors de la 2e sortie d’IB, en plein putsch le 2 octobre dernier, que toute la lumière sera faite sur le dossier Emmanuel Zoungrana. Qu’est-ce qui peut pousser, un chef de putschistes à parler d’un autre putschiste en prison, alors qu’il était en train de prendre le pouvoir ? Ce qu’a fait IB le 2 octobre 2022. Nouveau dossier donc de déstabilisation sur le dos du Lt-Cl Emmanuel Zoungrana, et on espère que pour ce coup-ci, il y aura rapidement un procès, les responsabilités situées et que justice se fasse. Car dans l’esprit de bien de Burkinabè, il est devenu gênant quelque part. Il faut donc gérer cette affaire d’Etat avec tact, car d’accusé, il pourrait passer à héros si l’on escamote la procédure.
La READCTION


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