Comme un film, il faut attendre le clap de fin pour porter un jugement définitif, mais déjà la visite préélectorale qu’a diligentée l’Union africaine (UA) ce vendredi 13 juin 2025 en Côte d’Ivoire peut être saluée, car elle revêt un caractère anticipatif au regard de l’atmosphère qui prévaut à J-122 de la présidentielle.
En campant bien l’objectif de cette mission prospective, le chef de mission d’observation électorale à l’UA, Mahamat Saleh Annadif, on perçoit que l’institution panafricaine flaire que l’échéance d’octobre 2025 comporte quelques risques, pour ne pas dire que son caractère pacifique est tributaire d’un certain nombre de choses qui manquent présentement. Le rôle de stabilisateur sous-régional dont jouit le pays d’Houphouët, son impact économique et politique est indéniable. Et si actuellement, elle est stable, il faut agir à préserver cet état de fait.
Voilà qui fait courir l’envoyé spécial de l’UA en Côte d’Ivoire. Tour à tour, audiencier de Laurent Gbagbo du PPA-CI, des responsables de CAP-CI, et du RHDP, de la CEI, du Conseil constitution et du président Alassane Ouattara, l’émissaire de l’UA a répété le même massage de ses mandants : l’organisation panafricaine est disposée à accompagner la Côte d’Ivoire, dans le processus électoral, avec comme priorité la stabilité de la sous-région.
En clair, être aux côtés du pays en pré et postélectoral pour que les Ivoiriens oublient ce qui s’est passé en 2010-2011 ! Noble mission et surtout chapeau à l’UA qui n’a pas attendu l’éclatement gravissime d’une crise électorale en amont et en aval avant d’envoyer la cavalerie.Mais si on devait noter la copie de l’UA l’examinateur mettra «doit mieux faire». La crispation politique ivoirienne se focalise sur l’exclusion de 4 candidats à la présidentielle pour condamnations ou décisions de justice. Ce sont Laurent Gbagbo du PPA-CI, Tidjane Thiam du PDCI, Blé Goudé du COJEP et Guillaume Soro de GPS ! Or, de plus en plus, les Ivoirologues subodorent que le 21 juin prochain, Ouattara sera oint par le RHDP pour briquer un 4e mandat !
La priorité de l’UA pour peu qu’elle veut vraiment un vote paisible est d’œuvrer à voir les modalités de l’intégration de ces 4 sur la liste électorale de la CEI comme électeurs et éligibles !
Certes, le président de la CEI a été catégorique : il n’y aura plus de réinscription sur la liste ! Mais la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire et dans la sous-région vaut bien une inflexion de sa part sur ce sujet. Et si tous les protagonistes se mettaient autour d’une table ronde, tout est possible !
Tenir une présidentielle qui n’est pas inclusive, s’arc-bouter à des décisions de justice nimbées de politique, alors qu’on peut gérer tous ces aspects, c’est alourdir davantage le climat politique ; qui se gorge chaque jour de facteurs crisogènes au fur et à mesure qu’on s’approche du 25 octobre 2025 !
L’UA serait davantage bien inspirée si avec ce bon pas, elle parvenait à cet aggiornamento électoral en Côte d’Ivoire, elle préserverait le pays d’éventuelles affres conflitogènes et conjurerait le spectre d’une stabilité dans la sous-région.
Aujourd’hui au Faso


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