Dans le cadre d’une mission spéciale entamée dans la ville de Ouagadougou depuis le mois de février, le Service régional de la police judiciaire du Centre (SRPJ-Centre) a présenté à la presse, le bilan à mis parcours de ses opérations de sécurisation de la ville, le mercredi 17 mars 2021. Ces opérations lancées le 19 février dernier sont menées par l’ensemble des services de la police nationale et se déroulent en deux phases dont l’une dite intensive a déjà été exécutée et l’autre dite ordinaire débutée le 23 février 2021, est toujours en cours d’exécution.
Face à la recrudescence des attaques à main armée dans les centres urbains, deux grandes opérations ont été menées à Ouagadougou : une phase intensive qui consistait à mobiliser 200 à 300 éléments des unités mixtes dans les quartiers ciblés par les attaques et une phase répressive. En rappel, ces actes de vandalisme se sont manifestés notamment par des attaques à main armée contre des expatriés, des agences de transfert électronique et autres points de commerce, au moyen d’arme à feu entraînant parfois des pertes en vies humaines. C’est ainsi qu’on se souviendra du meurtre de Nafissa Balima, gérante d’une boutique «Orange Money» à la date du 9 février 2021, ainsi que l’agression de l’ambassadeur du Maroc dans la nuit du 11 au 12 février 2021. C’est pourquoi, au cours d’une rencontre de crise qui s’est tenue le 12 février, le ministre de la Sécurité avait instruit l’intensification des activités de la police. Suite à cela, la police nationale a initié des opérations de sécurisation de la capitale ; opérations conjointement menées par l’ensemble des services de police de la ville.
«Quand les attaques sont tellement accentuées, il faut une mission spéciale», a déclaré le commissaire divisionnaire de police Désiré Ouédraogo, directeur régional de la police nationale du Centre. Ainsi, les opérations de police ont consisté en des activités de prévention et de répression. En ce qui concerne la phase de prévention, la police indique avoir contrôlé 7878 personnes, interpellé et gardé à vue 19 personnes, contrôlé et fouillé 7157 engins, sensibilisé 196 personnes et mis en fourrière 20 engins. Pour ce qui est des activités de répression, elles ont consisté en des investigations. Ces investigations ont porté sur des cas d’attaques à main armée menées par des individus portant des casques, dans les quartiers Tampouy, Bassinko, Yagma, Nonsin, Pissy et Bendogo entre le 21 novembre 2020 et le 17 février 2021. Les policiers soupçonnent la présence d’un groupe du même genre dans la ville de Bobo-Dioulasso. En ce qui concerne le matériel saisi lors de ces opérations, nous avons un véhicule à quatre roues, 9 engins à deux roues, 7 pistolets automatiques dont 1 factice, 2 paires de menottes, des minutions de kalachnikov, 6 paires de chaussure de marque «Sebago», 4 casques de motos, 2 blousons de couleur noire, une paire de gants de couleur noire, 42 portables et la somme de 600 000 F CFA. Ces investigations, confie Désiré Ouédraogo, ont permis d’interpeller 31 personnes, de garder à vue 8 personnes pour acte de grand banditisme, vol et complicité de vol à main armée, et recel.
Larissa KABORE
COMMENTAIRES