Rien, absolument rien, ne peut justifier la mise à mort de Patrick Eyeghe agent de la direction de la concurrence et d’une deuxième victime, accusées d’avoir enlevé des gosses à Libreville. Rien sinon, cette rumeur d’Orléans du nom d’un des 6 types dans la typologie rumorale, qui veut qu’on répercute une info infondée, sans source.
Exception faite du gamin de 3 ans, le petit Rinaldi disparu depuis le 12 janvier dernier au Nord du Gabon, disparition qui a fait l’objet d’une plainte en dissipation, rien d’autre n’a été signalé.
D’où viennent alors ces vendettas urbaines, et ces voitures caillassées, et biens publics détruits ?
On peut comprendre cette ire noire des Librevillois dans cette région où les «crimes rituels» font l’objet régulièrement la UNE des médias et alimentent toute sorte de supputations.
D’ailleurs, ces crimes rituels, disons, ces sacrifices d’enfants supposés donner la baraka, la force ou la protection contre les mauvais sorts sont signalés dans les rubriques faits divers des policiers et gendarmes.
Les autorités gabonaises s’y intéressent et il n’est pas jusqu’à la Fondation de la première Dame Sylvie Bongo Ondimba (SBD) qui n’ait pris cette lutte à cœur dans le registre des œuvres caritatives, via sa participation à des marches anti-crimes rituels.
Si donc, les Librevillois ont franchi le Rubicon, c’est donc qu’il y a ces assassinats avec en lame de fond, la peur bleue des mauvais esprits, de perdre une élection, d’être vaincu par un adversaire.
Et on ne peut parler de ces tueries d’innocents sans évoquer l’ascendance des sorciers, marabouts et autres détenteurs de puissances occultes sur les populations.
Les 2 suppliciés de la capitale gabonaise sont des victimes expiatoires d’une croyance médiévale, mais dont les survivances sont prégnantes en Afrique.
Ailleurs, ce sont des albinos qu’on kidnappe pour sacrifier et pouvoir obtenir de la «gloire, de l’argent et du pouvoir», là, ce sont des enfants qu’on tue pour quasiment les mêmes raisons.
Dans une Afrique, car le phénomène n’est pas propre au Gabon, on retrouve des avatars un peu partout, sur ce continent noir, le syncrétisme fait que les croyances au surnaturel ont bon dos. Les vendeurs de poudre de perlimpinpin, et autres prestidigitateurs, surtout au pays du bois sacré sont craints pour leur pouvoir réel ou fantasmé.
Seul un arsenal juridique, et une forte sensibilisation peuvent amoindrir ces pratiques, car comme le disait le professeur Joseph Ki-Zerbo : «l’Africain qu’il soit chrétien ou musulman, prie à la mosquée ou à l’église, son fétiche en poche».
Sam Chris


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