Madagascar : L’armée restera républicaine jusqu’au bout

Madagascar : L’armée restera républicaine jusqu’au bout

Il y a de l’agacement dans la sortie de Béni Xavier Rasolofonirina, le ministre de la défense nationale. L’ancien chef d’état-major a en effet  annoncé dans un communiqué que «nous incitons tous les responsables de cette crise qui veulent bloquer la vie de la nation à trouver une issue».  Ajoutant plus loin : «Cela devrait être fait dans les délais imposés par la Haute cour constitutionnelle. (…) Faute de quoi les forces de l’ordre interviendront comme dernier rempart de la nation (…) afin de ne pas laisser le pays dans une situation catastrophique».

C’est bon de noter que l’uniforme que les forces armées malgaches ont décidé d’enfiler est une nouveauté qu’il faut se forcer de louer. En effet, elles sont habituées à la répression sanglante, mettant souvent ses godasses dans les plats politiques, renversant et éclaboussant tout sur son passage. Evidemment, avec des conséquences désastreuses.

Mais depuis l’éclatement de cette nouvelle crise à Madagascar, elles observent une attitude qui les honorent. Dans une première déclaration en avril, signée par l’ensemble des forces de l’ordre, militaires et paramilitaires, elles exhortaient déjà les acteurs politiques à trouver une issue à la crise, alignée sur  la décision prise par la Haute cour constitutionnelle. Mais un mois plus tard, les opposants Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina et le chef de l’Etat, Hery Rajaonarimampianina n’ont toujours pas trouvé un terrain d’entente pour sortir de la crise. Les rencontres convoquées ont accouché de souris évidemment pas à la hauteur de l’honneur des acteurs et du retour à la paix et à la sérénité à Madagascar.

Mais la sortie du ministre de la défense nationale ressemble à un avertissement. Du moins, le président malgache devrait le prendre ainsi. Les forces armées malgaches ont jusque-là prôné la neutralité, affirmant défendre les institutions. Mais il devient évident, devant la difficulté qu’ont les intervenants de la classe politique à se départir de leurs intérêts individuels pour placer celui de la nation en avant, qu’il faudra nécessairement un arbitrage. Il reste à souhaiter que cela vienne du côté des institutions judiciaires, pour éviter qu’un retour des godasses n’enfonce davantage l’île dans son marasme.

Ahmed BAMBARA

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR