Mahaman Lamine Zeine, nouveau Premier ministre des putschistes au Niger : Un «revenant» comme vitrine d’un pouvoir kaki

Mahaman Lamine Zeine, nouveau Premier ministre des putschistes au Niger : Un «revenant» comme vitrine d’un pouvoir kaki

Preuve que les militaires semblent ignorer la menace de l’éventuelle intervention des Casques blancs pour les déloger de la présidence, ou énième baroud d’honneur ? En tout cas le général Abdourahmane Tchiani vient de bombarder Mahaman Lamine Zeine comme nouveau premier ministre du CNSP signifiant de ce fait que l’ère Bazoum est tournée ! ?

Ignorant du même coup toutes les sanctions et injonctions ? Est-ce à dire que la possible intervention militaire de la CEDEAO, n’est plus d’actualité ? L’espace aérien nigérien reste fermé, empêchant des missi dominici de l’ONU, UA et CEDEAO d’atterrir, et ceci selon la junte pour des raisons sécuritaires, pas plus que la secrétaire générale adjointe des USA Victoria Nuland n’a pu voir ni le Général Tchiani ni Bazoum lors de son passage. Et c’est dans cette atmosphère nimbée de theâtre d’ombre et de poker menteur que le  CNSP marque un pas en avant avec la nomination d’un Premier ministre. Et pourtant, Bazoum n’a pas encore rendu sa démission et refuse toujours de le faire !

Ce qui signifie que ceux qui l’ont tombé sont en train d’essayer d’asseoir leur pouvoir, en commençant par la formation d’un gouvernement.

Des salons feutrés de la BAD, le nouveau chef du gouvernement renoue avec de vieilles amours, ceux cosy de la primature, puisqu’il fut grand argentier sous le régime de Mahamadou Tandja. Autant dire que ce nouveau primus inter parens du  futur gouvernement CNSP n’est pas en terre incognito, lui, l’économiste, ex-pensionnaire de l’Ecole nationale d’administration de Niamey et du Centre d’études financiers économiques et bancaires en France. Il a fait carrière au ministère de l’Economie, puis à la BAD au Tchad.

Après la chute de son ex-patron qui voulait son Tazartché (bonus) en 2010, Zeine quitte les Finances et le voilà 13 ans plus tard, nommé comme coordonnateur de l’action gouvernementale d’un régime militaire, contesté par une grande partie de la Communauté internationale. De son observatoire de la BAD, il sait que lorsqu’un pays est mis au ban de la Communauté internationale, pour «déficit démocratique» ou «autocratie», comme l’est le Niger toutes les portes se ferment hermetiquement en matière de coopération bilatérale ou multilatérale.

La France, l’UE, les USA… nombreux sont les puissances qui ont arrêté  tout ou  partie leur aide ou appui au Niger depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023. Zeine, l’habitué de ce milieu financier et bancaire, ce monde aseptisé qui a ses codes, ses règles, ses connexions, auxquels, il ne faut point déroger, Zeine sait qu’il devra user de tact, de sa connaissance de ces arcanes pour desserrer l’étau financier à condition que la Communauté daigne lâcher prise. On en saura d’ailleurs un peu plus dès demain 10 août avec le 2e sommet extraordinaire de la CEDEAO à Abuja consacré au Niger.

A la primature, ce ne sera ni une sinécure, ni une question d’expérience, mais surtout ça dépendra de la survie ou nom du CNSP. Lui-même en tant que premier ministre comme tout chef de gouvernement est en principe un fusible qui saute, a fortiori ici un chef de gouvernement d’un pouvoir putschiste qui n’est pas encore assis, loin s’en faut. Le CNSP a peut-être bien visé en allant chercher Zeine, pétri d’expérience, mais ce dernier sait qu’il marchera sur des braises et passera à la trappe si le mercure politico-militaire monte haut. Et ses mandants, les militaires le savent aussi. Ce nouveau premier ministre est comme la vitrine, la face fréquentable d’un pouvoir militaire proscrit par une partie de la communauté internationale.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR