Mali : Un addendum à l’Accord d’Alger pour quoi faire ?

Mali : Un addendum à l’Accord d’Alger pour quoi faire ?

On savait l’Accord d’Alger bancal lequel accord, que les uns et les autres ont crapahuté à faire signer par les protagonistes de la crise malienne, en juin 2015. D’un côté, une Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui l’ont signé de mauvaise grâce, et qui oeuvrent quasiment chaque jour à ce qu’il soit  inapplicable : rapts, guérilla, occupation de localités, empêchement d’installation d’autorités intérimaires…

De l’autre, la plateforme GATIA qui roule pour le gouvernement de Bamako, qui joue à l’équilibrisme, si ce ne sont pas les militaires maliens carrément qui ruent dans les brancards. Mais voilà que la présidentielle pointe son museau pour juillet 2018, et à quatre mois d’une échéance aussi cruciale, il faut bien baliser tout le terrain, notamment celui du Nord pour l’y tenir. D’où cet addendum long de 21 points que les acteurs de l’Accord d’Alger ont signé pour donner plus de tonus audit texte initial. Ces points qui sont autant de stations d’un long chemin de croix en ce temps Pascal,  font l’inventaire de certaines actions salvatrices et leur échéance. Ainsi en est-il d’un séminaire pour «l’armée malienne reconstituée» et la «police territoriale» qui se déroulera du 27 au 29 mars 2018. Tombouctou et Kidal auront également leur Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) dès avril, un MOC déjà percutant à Gao.

Une sorte de conglomérat de combattants issus de la CMA, du GATIA et de l’armée malienne. Ce qui rappelle étrangèrement, les patrouilles mixtes déjà bien présentes dans l’Accord d’Alger, des patrouilles mixtes qui n’existaient que sur le papier de l’accord d’Alger Enfin, l’accélération du DDR (démobilisation, désarmement et réinsertion) fait partie des clauses de cet additif, ce qui permettrait d’intégrer certains combattants dans les forces armées régulières pour sécuriser la présidentielle. A la vérité, tous ceux qui ont apposé une mauvaise note à la recente tournée du premier ministre Boubeye Maïga ont en partie faux, car, ce séjour de ce missi dominici présidentiel aura permis, de répertorier ce qui ne va pas, et essayer de le régler du moins conjoncturellement, le temps de la présidentielle. Car, c’est connu, organiser une présidentielle, sans le Nord, invaliderait un tel vote. Mais en même temps lorsqu’on jette un coup d’œil à cette nouvelle feuille de route, elle ressemble mutatis mutandis, comme deux frères siamois à l’Accord d’Alger. Alors un nouveau texte pour quoi faire ? Ce que le Mali n’a pas pu faire depuis plus de trois ans, c’est-à-dire pacifier un septentrion sous coupe-réglée des terroristes et autres djihadistes, le pourra-t-il en quatre mois, juste parce qu’il y a une présidentielle ? On peut en douter. Mais c’est déjà bien cette piqûre de rappel  pour résorber la tambouille du Nord.

Sam Chris

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