Attaques discontinues des rebelles du M23 qui ensanglantent la province du Nord-Kivu, Goma, et celles de la kyrielle d’autres groupes tels l’ «ADF», «Zaïre» ou le CODECO qui a tué 40 personnes, des déplacés dans la localité de Lala, dans la province de l’Ituri cette nuit du 11 au 12 juin 2023, tandis que 8 autres Congolais ont perdu la vie à Beni, victimes des violences meurtrières des «ADF».
En ce qui concerne ces derniers massacres en date, l’armée congolaise évoque «un sabotage» car elle dit n’avoir pas été mise dans la confidence ni avant, ni pendant ces tueries qui auront fait au total 48 tués.
La violence dans certaines régions de la RD Congo est devenue une donne quotidienne depuis des décennies, fruit de l’activisme minier de certains voisins, de l’impuissance de l’armée congolaise, de la MONUSCO et de tous les partenaires qui y envoient leur corps expéditionnaire. Cette guerre «éternelle» est telle, qu’a-t-on besoin d’alerter l’armée d’avoir le fusil en bandoulière qu’au pied ?
Aujourd’hui, les autorités congolaises se penchent chaque jour sur la situation à l’Est du pays, indexant le Rwanda, mais œuvrant à ce que leurs propres soldats puissent sécuriser les personnes et les biens de la région. Rôle régalien de l’Etat s’il en est !
En nommant ainsi Jean-Pierre Bemba, ministre de la Défense, le 23 mars 2023, le président Félix Tshisekedi a misé sur une triple casquette du patron de l’ex-Mouvement de Libération du Congo (MLC).
1) D’abord, en tant qu’ex-chef rebelle et ancien seigneur de la guerre, il a les réflexes, mais aussi connaît le terrain de cette guérilla de la forêt congolaise. Lorsque depuis la frontière centrafricaine, il avait décidé de marcher sur Kinshasa, c’était un homme de terrain, qui avait sa troupe. Derrière donc désormais l’homme policé, politique, affleure toujours ce côté guerrier, qui peut trouver des solutions à cette guerre protéiforme.
2) En le bombardant également patron du département de la Défense, il sait compter sur un homme politique qui a du monde, des relais, des connexions, qu’il peut activer pour trouver des solutions à cette problématique sécuritaire.
3) Naturellement, en lui confiant ce maroquin, le président-sortant veut en faire un allié à la prochaine présidentielle de décembre 2023. Et quel allié ! Car s’il faisait partie déjà de l’Union sacrée, la coalition qui soutient Tshisekedi, en le responsabilisant à ce poste oh combien stratégique et risqué, il le met face à ses responsabilités individuelles et de collégialité gouvernementale. C’est donc un Jean-Pierre Bemba à l’épreuve du terrain qui doit se déployer et trouver des solutions à cette situation au Nord et au Nord-Est de la RD Congo.
La REDACTION


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