La méthode qui semble infaillible commence à faire florès dans la sous-région : écarter le ou les principaux opposants par X ou Y raison juridique ou judiciaire, et le candidat du pouvoir a déjà gagné l’élection à 50 %. Si la trouvaille n’est pas nouvelle, elle constitue de plus en plus une lame de scie qui broie déjà une démocratie de plus en plus en recul, voire désavouée par des populations désabusées par les pratiques qui la fondent.
Au Bénin, la manœuvre déjà éprouvée en 2020 contre Reckya Madougou laquelle croupit en prison pour 20 ans, cette manœuvre a été resservie ce 27 octobre 2025 contre le cornac des Démocrates, le principal parti de l’opposition, Me Renaud Agbodjo, qui a vu ses 4 recours déposés auprès de la CENA être rejetés. Dans sa décision, le Cour constitutionnelle a jugé irrecevables ces requêtes, fermant la voie au champion de l’opposition d’être en lice pour la présidentielle du 12 avril 2026. Indexée pour justifier cette invalidation, l’absence des 28 parrainages comme l’exige le Code électoral béninois. Avec la défection du député Michel Sodjinou, la liste des Démocrates se retrouve infirme d’une voix. Manœuvre donc qui consiste à ne retenir que le dossier du candidat du pouvoir et quelques lampistes politiques, en l’espèce, le duo Paul Hounkpè et Judicaël Hounwanou, elle a été bien testée avec par le président sortant Patrice Talon. Et 5 ans après, bis repetita encore contre les mêmes Démocrates. Certes au Bénin, il y a la séparation de pouvoirs et même si le proscrit avoue qu’il « a été victime de manœuvres internes à son parti », Me Renaud Agbodjo à beau justifier sa déconvenue à des problèmes centrifuges, la non-retenue de sa candidature n’a pu se faire qu’avec le feu orange de celui qui est l’Alpha et l’Oméga de la politique au Bénin : le président Patrice Talon. Pratique évidemment nocive à la démocratie, surtout dans un Bénin, considéré toujours comme un phare de ce système de gouvernance. Talon bétonne l’arrivée de son dauphin Romuald Wadagni au Palais de la Marina, et met dans un angle mort une opposition qui avait déjà du mal à exister. Et si lui et son devancier, Boni Yayi ont fait la paix des braves, après des années de brouille, cette mise sous éteignoir des Démocrates ravive un tantinet, une inimitié entre 2 hommes qui se connaissent très bien pour ne pas à minima se méfier l’un de l’autre. « J’ai choisi d’être impopulaire » avait martelé Patrice Talon à l’orée de son second mandat. Et les Béninois lui savent gré de ne pas avoir eu la tentation du 3e mandat, ils restent transi par cette démocratie made in Talon.
Aujourd’hui au Faso


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